Doug Ford a obtenu le pouvoir en promettant de se battre pour « le vrai monde » dans un « gouvernement pour le peuple ». Or, l’un de ses premiers gestes comme premier ministre consistera à priver des travailleurs précaires de l’Université York de leur droit à la négociation collective.

En faisant cela, M. Ford envoie un message assez clair à tous les employeurs ontariens : qu’ils soient dans le secteur privé ou public, ils ne sont pas obligés de négocier avec leurs employés parce que, en cas de conflit, le nouveau gouvernement conservateur adoptera une loi pour priver ces derniers du droit de grève.

M. Ford envoie également un message clair aux travailleurs ontariens : malgré ses beaux discours, ce n’est pas un gouvernement pour le peuple.

Les membres de la section locale 3903 du SCFP à l’Université York ont dû faire la grève au cours des quatre derniers mois parce que leur employeur refuse de verser un salaire décent aux personnes qui donnent 60 pour cent de l’enseignement à l’université.

Le premier ministre devrait condamner les salaires de misère et la précarité d’emploi à l’université et non pas favoriser ces pratiques par une loi de retour au travail.

Mais ne vous trompez pas. Le premier ministre ne peut pas ignorer les droits des travailleurs protégés par la Charte parce que ça fait son affaire. Une attaque contre des membres ontariens du SCFP est une attaque contre nos 665 000 membres à l’échelle du pays. Le SCFP répondra en déployant les mesures nécessaires pour protéger notre droit à la libre négociation collective.

M. Ford a beau détenir la majorité à Queen’s Park, il se trompe s’il pense pouvoir passer les quatre prochaines années à piétiner les droits des travailleurs sans conséquence. Il devrait y penser à deux fois.