Un nouveau rapport d’enquête publié par Global News révèle une hausse fulgurante – 77 % – du nombre d’incidents de violence dans les écoles de l’Ontario depuis l’entrée en fonction du gouvernement Ford, ce qui confirme les inquiétudes que les travailleuses et travailleurs de l’éducation expriment depuis plusieurs années. Plus de 4 400 incidents de violence ont été signalés pendant l’année scolaire 2023-2024 seulement. Le Conseil des syndicats des conseils scolaires de l’Ontario (CSCSO) réclame un investissement immédiat dans les mesures de recrutement et le soutien aux élèves.
Le CSCSO exhorte le gouvernement Ford à mettre en place un plan complet pour réduire la violence, en commençant par des investissements immédiats dans le recrutement de travailleuses et travailleurs de première ligne, les mesures de soutien aux élèves et les ressources en santé mentale. La source du problème est le sous-financement chronique et la grave pénurie de personnel.
« Ce n’est pas qu’une simple hausse; c’est une véritable crise », dit Joe Tigani, président du CSCSO. « La violence est maintenant une réalité quotidienne dans les écoles de l’Ontario, et le gouvernement Ford continue d’ignorer les témoignages des travailleuses et travailleurs tout comme des élèves au cœur de cette crise. »
Plus tôt cette année, le CSCSO a publié son propre rapport fondé sur les témoignages de 12 000 travailleuses et travailleurs du secteur de l’éducation de l’Ontario. Ce rapport révèle que 74,6 % du personnel en éducation fait face à des incidents violents ou perturbateurs au travail, et que plus de 33 % en sont victime au quotidien. Les chiffres sont encore plus alarmants chez le personnel de soutien pédagogique et les personnes qui travaillent avec les enfants et les jeunes : 95,8 % des répondant(e)s indiquent subir de la violence au travail, et plus de 50 % de ce nombre admettent en subir tous les jours.
Le rapport Au bout du rouleau, rédigé par Darby Mallory, Chris Bruckert, Hanya Ismail et Darcy Santor de l’Université d’Ottawa plus tôt cette année, expose cette crise et documente la montée de la violence dans les écoles de l’Ontario. Il souligne que le personnel du secteur de l’éducation est poussé au bord du gouffre, que les élèves n’ont pas accès au soutien nécessaire, et que le réseau résiste uniquement grâce aux travailleuses et travailleurs de première ligne qui doivent sacrifier leur sécurité et leur bien-être chaque jour. Ces conclusions prouvent hors de tout doute que la violence n’est pas un problème isolé, mais bien le symptôme d’une négligence généralisée.
Malheureusement, au lieu d’embaucher des milliers de travailleuses et travailleurs de plus et de financer adéquatement le système d’éducation publique pour répondre à la crise, le gouvernement Ford a décidé plutôt de présenter le projet de loi 33, qui renforce le contrôle provincial sur les conseils scolaires et impose le retour des visites de la police dans les écoles.
« La surveillance policière dans les écoles ne réglera pas le problème, soutient Joe Tigani. Le projet de loi 33 n’est qu’un subterfuge. Il centralise le pouvoir et impose de nouveau des politiques qui se sont déjà révélées mauvaises pour les élèves marginalisé(e)s. Ce dont les élèves ont besoin, c’est d’un plus grand nombre de travailleuses et travailleurs dans les classes, ce qui permettrait de créer les conditions nécessaires pour prévenir les incidents de violence. »
Le CSCSO demande au gouvernement Ford d’immédiatement augmenter le financement du système d’éducation publique, embaucher du personnel et mettre en œuvre une stratégie concrète pour améliorer la sécurité de tous dans les écoles.
« Nos élèves, leurs parents et les travailleuses et travailleurs en éducation méritent mieux. Nous avons besoin de mesures concrètes, et non pas de ce désolant spectacle politique », conclut Joe Tigani.