Le personnel enseignant de l’Université York, actuellement en grève, a envoyé un message clair à son employeur en rejetant massivement une offre de contrat sur laquelle il était contraint de voter.
Les trois unités en grève de la section locale 3903 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP 3903) représentent les assistants d’enseignement, les chargés de cours et les assistants de 2e et 3e cycles. Ceux-ci dispensent collectivement plus de la moitié de l’enseignement à l’Université York. Ils ont balayé du revers de la main l’offre que leur employeur avait soumise de force à un vote de ratification supervisé par la Commission des relations de travail de l’Ontario (CRTO).
« La balle est maintenant dans le camp de l’université », lance Devin Lefebvre, président du SCFP 3903. « Ces six dernières semaines, celle-ci s’est traîné les pieds, se livrant à des accusations inutiles et à une foule d’autres choses qui ne faisaient rien pour rapprocher les parties. »
« Si York consacrait à la négociation avec ses employés une fraction de l’attention qu’elle consacre à ses relations publiques et à ses conseillers juridiques à honoraires faramineux, ajoute-t-il, ce conflit serait probablement réglé depuis des semaines. »
L’annonce d’aujourd’hui fait suite à un scrutin électronique qui s’est déroulé au cours du weekend. Une semaine plus tôt, l’université avait réclamé un vote supervisé par la CRTO sur sa « dernière offre ».
Cet après-midi, des centaines de membres du SCFP 3903 et de partisans se sont rassemblés devant les bureaux du ministère provincial du Travail, sur l’avenue University, pour une manifestation mouvementée qui s’est rendue jusqu’à Queen’s Park.
Devant l’Assemblée législative, M. Lefebvre a invité la première ministre Kathleen Wynne et la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle, Mitzie Hunter, à « prendre des mesures concrètes pour ramener York à la table des négociations ».
« Votre gouvernement, a-t-il prévenu, peut continuer à tirer de fausses équivalences en demandant aux deux côtés de revenir à la table, ou voir à travers le jeu de l’université et l’enjoindre à s’atteler sérieusement à mettre fin à cette grève. »
Le SCFP 3903 demeure prêt à reprendre les négociations au pied levé.
« La seule pièce manquante de ce casse-tête, c’est l’Université York, conclut M. Lefebvre. Nous ne pouvons pas négocier avec des chaises vides. J’espère sincèrement que les résultats d’aujourd’hui vont convaincre la première ministre Wynne et la ministre Hunter que nos membres sont déterminés. J’espère qu’elles feront le nécessaire pour amener l’université à s’asseoir avec nous pour terminer la négociation d’un contrat de travail équitable. »