Dans le cadre de l’engagement du SCFP de tirer profit des expériences des personnes autochtones, noires et racisées, et de célébrer leurs réussites, nous vous présentons des membres du Conseil national des Autochtones et du Comité national pour la justice raciale. L’article de ce mois-ci présente Brandon Murdock, membre du Conseil national des Autochtones.  

Brandon Murdock comprend l’importance de l’éducation. Il comprend également que les élèves ont parfois besoin d’aide et de conseils pour surmonter les embûches qui se dressent sur leur parcours scolaire.   

« Dans les quartiers défavorisés, on observe chez les élèves de la 8e à la 12e année un taux de décrochage beaucoup plus élevé. Notre travail consiste à limiter les obstacles que les enfants ayant un faible statut socioéconomique rencontrent pour obtenir leur diplôme. »  

Aider les jeunes à surmonter les obstacles qu’il a lui-même rencontrés 

Brandon est employé de soutien dans le cadre du programme Passeport pour ma réussite offert à Winnipeg par l’intermédiaire de la Community Education Development  Association (CEDA). Il aide les élèves à surmonter les obstacles à l’obtention de leur diplôme secondaire. Il est également membre du SCFP 2348 et membre du Conseil national des Autochtones du SCFP.   

« On collabore avec certaines écoles du quartier North End pour recruter des élèves à qui on donne un incitatif chaque mois, comme une passe d’autobus ou une carte-cadeau, selon les besoins. On leur offre de petites récompenses mensuelles pour les heures consacrées à leurs études. Et l’un des volets principaux du programme consiste aussi à leur offrir de la nourriture », explique-t-il.  

Brandon reconnaît l’importance du programme Passeport dans le cadre de son travail, mais aussi parce qu’il y a participé quand il était au secondaire, en 2012. Il a commencé à travailler pour la CEDA en 2015.  

Recevoir des conseils en matière d’éducation syndicale  

Tout comme dans son parcours scolaire, Brandon a eu besoin d’un peu de conseils et de mentorat pour s’impliquer dans le SCFP 2348, une section locale composite qui représente un grand nombre de travailleuses et travailleurs sociaux de Winnipeg.   

« Je travaillais à la CEDA depuis deux ou trois ans et je payais les cotisations, sans trop savoir à quoi elles servaient. Puis, je me suis fait demander par un collègue plus expérimenté de me joindre au comité de négociation, et j’ai accepté. »   

S’impliquer directement à la table de négociation a été une expérience très intense pour le jeune travailleur qu’il était. « Comme jeune travailleur, on ne connaît pas vraiment la portée de notre pouvoir et de notre voix à la table. Je me contentais surtout d’observer les autres durant cette première ronde. Et c’était parfois un peu intimidant de savoir à quel moment prendre la parole. » 

Se faire entendre dans le syndicat 

Néanmoins, Brandon n’a pas laissé ce sentiment l’empêcher d’avancer. Le coup de pouce de son collègue l’a incité à passer de membre du comité de négociation à délégué syndical, pour ensuite devenir secrétaire-trésorier puis vice-président de sa section locale. Tout au long de son parcours, il a continué à apprendre, à relever de nouveaux défis et à chercher à se faire entendre à la table de négociation et dans sa section locale.  

Brandon a élargi son implication dans le syndicat lorsqu’il s’est joint au Comité national des jeunes travailleurs. C’est en s’impliquant dans ce comité qu’il a découvert la Stratégie du SCFP de lutte contre le racisme, laquelle l’a amené à faire un parallèle avec l’expérience qu’il avait vécue en cherchant sa place au sein du syndicat.   

Aider les membres du SCFP à surmonter les obstacles  

« À mes débuts comme syndicaliste, les travailleuses et travailleurs qui tentaient de s’impliquer dans le syndicat subissaient parfois du racisme. Je me rappelle qu’une personne avait tenté de postuler à un poste de direction et s’était fait dire qu’elle ne devrait pas. Tout le monde doit être à l’aise de présenter sa candidature, quelle que soit l’issue de l’élection », souligne Brandon.  

Ce dernier considère la Stratégie du SCFP de lutte contre le racisme comme un moyen de prendre le pouls des membres, particulièrement celles et ceux qui pourraient ne pas se sentir en mesure de s’exprimer dans leur section locale.   

« Notre syndicat est diversifié. Nos membres sont des travailleuses et travailleurs qui doivent être représentés. Si on n’accueille pas ces personnes dans un endroit sûr et exempt de préjudices, elles ne s’impliqueront jamais. On doit donc s’assurer de leur donner une place pour qu’elles puissent se faire entendre. On ne doit pas uniquement considérer l’avis des dirigeant(e)s, mais de l’ensemble des membres. »  

Tout comme les élèves que Brandon aide, les membres racisé(e)s ont parfois besoin d’un coup de main pour surmonter les obstacles qui les empêchent de s’impliquer dans leur syndicat. Brandon a eu la chance d’être épaulé par des collègues et une présidente qui lui ont été d’un grand soutien durant son implication.   

« La présidente de ma section locale m’appuie beaucoup, et ce, depuis que je suis délégué syndical. Si ce n’était d’elle, j’en aurais probablement eu assez du syndicat. Mais elle a été très encourageante et a veillé à ce que je m’implique dans ma section locale et dans l’exécutif du SCFP-Manitoba, ainsi que dans le Conseil autochtone du SCFP-Manitoba et le Conseil national des Autochtones du SCFP, auquel j’ai posé ma candidature l’année dernière. »  

S’impliquer collectivement pour un syndicat fort 

Mais Brandon reconnaît qu’il reste beaucoup à faire. Et c’est là qu’entre en jeu la Stratégie du SCFP de lutte contre le racisme.   

« Au dernier congrès du SCFP-Manitoba, on comptait environ 170 membres. Et à la réunion de notre conseil autochtone, j’étais le seul présent. Il y avait un autre membre autochtone, mais il n’était pas en mesure de venir à cette réunion. On ne comptait que deux membres autochtones sur les 170 membres à notre congrès. » 

Selon Brandon, si la Stratégie réussit à encourager davantage de personnes à s’impliquer dans leur syndicat, et de membres de l’exécutif à inviter les travailleuses et travailleurs autochtones, noirs et racisés à participer aux congrès, les gens considéreront le syndicat comme favorable à l’expression de leurs préoccupations et de leurs opinions, ce qui contribuera à former la prochaine génération de leaders syndicaux.   

« On devrait inciter les jeunes et les travailleuses et travailleurs autochtones ou racisés à participer aux congrès pour leur montrer ce qu’on y fait. Peut-être que ces personnes auront ensuite envie de s’impliquer et songeront à se joindre au comité de négociation ou à un autre groupe. C’est une expérience qui peut s’avérer très enrichissante et inspirante. Je pense que l’augmentation de la représentation dans ces réunions sera fructueuse », conclut Brandon.  

Pour en savoir davantage sur la Stratégie du SCFP de lutte contre le racisme, notamment sur l’objectif 4 – Apprendre de l’expérience des membres noirs, autochtones et racisés et célébrer leurs réussites –, rendez-vous au scfp.ca/stratégie_contre_le_racisme. Voyez également les conseils pour mettre en œuvre la Stratégie dans votre section locale.