Le travail accompli jusqu’à présent par le Groupe de travail du SCFP pour un milieu syndical sécuritaire a été présenté mercredi aux personnes déléguées. Créé par le Conseil exécutif national (CEN), ce groupe de travail, composé des femmes membres du CEN, a pour mandat de s’assurer que le SCFP dispose des outils, des politiques, des pratiques et des processus nécessaires pour créer un milieu syndical exempt de violence sexuelle et des autres formes de harcèlement et de discrimination, et ce, pour tous les membres et à tous les échelons du syndicat.

Le groupe de travail a fait appel à des consultantes externes pour sonder et écouter les membres du SCFP parler de leurs expériences avec la violence sexiste, le harcèlement et les autres formes de discrimination. Plus de 4000 membres ont répondu au sondage. Plusieurs ont partagé leur vécu de militantes et militants du SCFP en matière de harcèlement, de violence et de discrimination fondées sur le sexe. De petits groupes de discussion ont également été organisés pour obtenir plus de détails sur les expériences vécues.

Tant dans les sondages que dans les groupes de discussion, les membres ont fait état d’un harcèlement et une discrimination généralisés. Ils ont aussi souligné que les gens qui se comportent de cette manière n’encourent aucune conséquence et n’ont aucun compte à rendre. Les participant(e)s ont également exprimé de profondes réserves sur le signalement des incidents, notant que les personnes qui dénoncent le harcèlement, la violence ou la discrimination au sein du syndicat sont ensuite ciblées pour s’être exprimées.

À la lumière des expériences rapportées, le groupe de travail a déterminé qu’il était nécessaire d’offrir une formation plus uniforme sur la violence fondée sur le sexe et a recommandé un examen du Programme d’ombudspersonne du SCFP. Il a aussi invité le syndicat à envisager une révision des processus accusatoires comme la procédure régissant les procès pour qu’ils soient mieux adaptés pour le traitement des plaintes pour harcèlement ou discrimination.

Le groupe de travail a mentionné qu’assurer la sécurité de notre milieu syndical n’est pas un objectif facultatif et qu’il appartient à l’ensemble du syndicat de travailler à son atteinte. Le groupe de travail poursuivra sa recherche de solutions qui ne nécessitent pas de changements aux statuts par l’intermédiaire du CEN, mais il compte aussi proposer des amendements statutaires au congrès de 2023.

En conclusion, le groupe de travail a souligné la nécessité de « faire mieux », soit d’aborder la masculinité toxique au sein de l’organisation, d’être transparent et responsable, et de le faire dans tous les milieux syndicaux, réels et virtuels, au niveau local, provincial et national, pour le personnel et en collaboration avec lui. Le groupe a hâte de collaborer avec le personnel, les dirigeant(e)s et les membres sur ce projet essentiel à un changement de culture au SCFP, afin de rendre notre syndicat sécuritaire et accueillant pour tout le monde.