Récemment, des agent(e)s de bord d’Air Canada ont dû gérer une alerte à la bombe – et la vague de panique qui en a découlé - sans aucune rémunération pour la majeure partie de leur intervention. Selon le syndicat qui les représente, cette situation démontre à quel point la pratique abusive du travail non payé a pris des proportions démesurées dans l’industrie aérienne.
Un vol d’Air Canada au départ de New Delhi vers Toronto est resté cloué au sol le 4 juin dernier en raison d’une alerte à la bombe. L’équipage a accompagné les passagères et passagers tout au long de cette épreuve, à bord de l’appareil et dans une zone d’attente où on les a transférés pendant que les autorités inspectaient l’appareil.
Toutefois, même si cet état d’urgence a duré plus de 9,5 heures, l’équipage n’a été payé que 4 heures en raison d’une pratique désuète dans l’industrie qui consiste à ne pas rémunérer les agent(e)s de bord pour les tâches effectuées au sol qui concernent la sécurité, comme les contrôles de sécurité avant le vol, l’embarquement et le débarquement. Le SCFP dénonce cette pratique abusive dans sa campagne « Le travail non payé, c’est du vol ».
« L’exploitation quotidienne de nos agent(e)s de bord par notre industrie qui vaut des milliards de dollars est déjà assez déplorable », affirme Wesley Lesosky, président de la composante Air Canada du SCFP, qui représente près de 10 000 agent(e)s de bord chez Air Canada et Air Canada Rouge. « Mais une situation comme celle-ci, où on nous demande d’intervenir en raison d’une alerte à la bombe à bord d’un avion sans même nous payer, c’est tout simplement inacceptable. Cette pratique doit prendre fin immédiatement. »
Le syndicat a écrit à Air Canada pour lui demander de payer à l’équipage la totalité des heures consacrées à l’intervention.