Le premier ministre de cette région de la Belgique, Paul Magnette, et son gouvernement font face à d’énormes pressions, parce qu’ils ont refusé d’appuyer l’AÉCG, un traité de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne. Le rejet wallon constitue une grande victoire pour les opposants à cet accord trop généreux envers les entreprises privées.
La Belgique ne peut pas appuyer l’accord sans l’aval de la Wallonie, ce qui bloque la ratification de l’AÉCG par les membres de l’Union européenne. La cérémonie des signatures entre le Canada et l’Union européenne prévue plus tard cette semaine, a d’ailleurs été annulée. En Belgique, la région de Bruxelles appuie aussi la position de la Wallonie.
Cette impasse dans les négociations survient dans la foulée de la mobilisation populaire européenne qui a attiré des centaines de milliers de manifestants dans les rues et permis de recueillir des millions de signatures contre l’AÉCG. La déclaration « non contraignante » concoctée par le Canada et les pays membres de l’Union européenne dans le but de sauver l’accord a donc lamentablement échoué.
Les membres du SCFP, comme de nombreux Canadiens, partagent les préoccupations des manifestants et du gouvernement wallon. Ces préoccupations sont énumérées dans l’appel à la non ratification de l’AÉCG par le gouvernement canadien lancé par le SCFP.
Le moment est venu pour le gouvernement canadien de reconnaître les lacunes fondamentales de l’AÉCG et de les corriger en négociant des changements importants à l’entente, pas en publiant des éclaircissements vides de sens.
Le SCFP demande au Canada d’améliorer l’AÉCG en négociant les modifications suivantes :
- éliminer les règles sur les droits des investisseurs.
- protéger les services publics contre la privatisation.
- renoncer à prolonger les brevets pharmaceutiques.
- préserver la capacité des gouvernements municipaux et provinciaux de favoriser l’achat local en matière d’approvisionnement.
- ajouter un mécanisme permettant de faire respecter les droits des travailleurs dans leur intégralité.
La remise en question de l’AÉCG dans sa forme actuelle démontre qu’on ne peut pas négocier des accords commerciaux en secret, sans impliquer pleinement les citoyens, les syndicats et les autres groupes concernés.
Les membres de notre syndicat savent que l’AÉCG menace les services publics, les bons emplois et le développement de nos communautés. Au SCFP, nous soutenons le commerce juste et non pas des accords commerciaux qui, comme l’AÉCG, favorisent les entreprises privées au détriment de la population.