girl drinking water from a faucet Les conservateurs de Doug Ford, qui ont fait adopter tambour battant le projet de loi 60, mettent en péril l’accès sûr et abordable à l’eau pour les Ontarien(ne)s, plaide la coalition Keep Water Public.

Keep Water Public a été fondée pour s’opposer à toute législation allant à l’encontre de la santé publique ou donnant le contrôle du réseau d’eau potable ontarien à des intérêts commerciaux. L’adoption du projet de loi 60 omnibus des conservateurs transforme l’eau en marchandise en permettant à des sociétés privées constituées en vertu de la Loi sur les sociétés par actions de la vendre à profit.

« L’accès à l’eau en Ontario est sûr et abordable parce que c’est un bien public, une responsabilité collective. Or, dès que le profit entre en jeu, on sait bien que tout ça tombe au second plan », souligne Dru Jay, directeur général du Conseil des Canadiens. « La privatisation de l’eau a toujours mené au désastre. Et là, le gouvernement vient de faire adopter à la hâte un projet de loi qui empêchera la population de consommer de l’eau en toute confiance. »

Les conservateurs de Doug Ford ont alloué un temps restreint à la discussion, une tactique procédurale qui donne l’immense pouvoir au gouvernement de passer outre les commentaires du comité, de faire taire l’opposition et d’empêcher tout débat public. Par conséquent, le débat sur l’avenir de l’eau en Ontario a duré moins de 10 heures.

« Le gouvernement a précipité l’adoption de ce projet de loi qu’il savait impopulaire. Les Ontarien(ne)s ont à cœur la sécurité de l’eau, la santé des familles et des communautés et le bien-être de l’environnement », affirme la Dre Samantha Green, présidente élue de l’Association canadienne des médecins pour l’environnement. « La privatisation et la déréglementation mettent les communautés en danger – le public n’a pas vraiment eu l’occasion d’évaluer la situation avant l’adoption du projet de loi. »

Ensemble, les projets de loi 60, 56 et 68 viennent saper la protection des sources d’eau en fusionnant les 36 offices de protection de la nature de l’Ontario en seulement sept, en démantelant les mesures de protection établies après Walkerton dans la Loi sur l’eau potable, et en donnant ni plus ni moins le contrôle de l’eau à des entreprises.

« Les réseaux d’eau publics sont essentiels à la gérance environnementale et à la santé communautaire. L’approche précipitée du gouvernement porte atteinte aux deux en accordant aux entreprises une influence indue et en érodant le savoir local, les pratiques d’aménagement des bassins versants ainsi que la protection et la sauvegarde de notre environnement », soutient Andrés Jiménez Monge, directeur général de Nature Ontario.

« Walkerton nous a appris que les coupes, la déréglementation et la privatisation ont des conséquences extrêmement graves », rappelle Fred Hahn, président du SCFP-Ontario. « Les conservateurs de Ford peuvent appeler ça comme ils veulent, mais le libellé du projet de loi 60 indique clairement qu’ils sont en train de privatiser notre eau. Ils ont tenu le débat de nuit, pendant que les gens ne regardaient pas et ne pouvaient pas faire de commentaires, afin d’accélérer l’adoption d’une loi désastreuse qui priorise le profit des entreprises au détriment de l’accès sûr et abordable à l’eau pour toute la population. »