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Encore une fois, la ministre fédérale du Travail Lisa Raitt s’en prend aux droits des travailleurs canadiens et s’ingère dans les négociations collectives entre Air Canada et ses employés.

La ministre Raitt a présenté une loi qui retire le droit de grève aux membres de l’Association des pilotes d’Air Canada et de l’Association internationale des machinistes et des travailleurs de l’aérospatiale

Cette loi arrive dans la foulée de son renvoi des questions non résolues à la Commission canadienne des relations industrielles, sous prétexte de décider si les impasses dans les négociations – et de possibles arrêts de travail – constituent une menace pour la santé et la sécurité.

Pour protester contre ces mesures qui favorisent nettement la compagnie aérienne dans les négociations collectives, j’ai fait parvenir la lettre suivante à la ministre Raitt.

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Madame la Ministre,

Au nom des plus de 618 000 membres du Syndicat canadien de la fonction publique, dont 10 000 travailleuses et travailleurs de l’industrie du transport aérien, nous protestons vigoureusement contre l’ingérence constante et injustifiée du gouvernement dans les négociations collectives chez Air Canada.

Le gouvernement fédéral protège ouvertement les intérêts d’une entreprise privée aux dépens des droits des travailleurs canadiens. Encore une fois, vous et votre gouvernement tentez de justifier l’adoption d’une loi dont le but est d’enlever aux travailleurs leur droit légitime de faire la grève.

De même, votre appel au Conseil canadien des relations industrielles dans ce dossier est un usage abusif de cette importante institution qui est vitale pour nos relations de travail. Les allégations non fondées sur les dangers imminents pour la santé et la sécurité que feraient courir une grève ou un lock-out sont un abus de votre pouvoir comme ministre du Travail.

L’intervention de votre gouvernement dans les efforts des travailleurs représentés par l’Association des pilotes d’Air Canada et l’Association internationale des machinistes et des travailleurs de l’aérospatiale pour négocier un nouveau contrat aura des implications profondes dans les relations de travail de l’entreprise et pour les travailleurs de tout le Canada.

L’été dernier, je vous avais prévenue que l’ingérence dans les négociations entre Air Canada et les Travailleuses et travailleurs canadiens de l’auto créerait un dangereux précédent en éliminant tout incitatif pour l’employeur à négocier de bonne foi. Quelques mois plus tard, vous vous êtes aussi ingérée dans les négociations entre la société et les agents de bord représentés par le SCFP.

Le message transmis à l’entreprise et aux travailleurs est limpide : ils savent de quel côté vous êtes. Cette attitude ne réglera pas de manière équitable et responsable les enjeux difficiles qui se négocient chez Air Canada. Elle garantit plutôt des difficultés encore plus grandes à venir au cours des prochaines années, car des griefs et des injustices resteront non résolus.

Les attaques que vous lancez contre les travailleurs ont un effet corrosif sur des valeurs chères aux Canadiens. La libre négociation collective est un principe fondamental dans une société démocratique. Le SCFP est solidaire de tous les travailleurs d’Air Canada et proteste contre l’érosion de ce droit. Nous sommes déterminés à contester les visées antisyndicales de votre gouvernement au Parlement, à la table de négociation et auprès de la population canadienne. Je vous prie de recevoir, Madame la Ministre, l’assurance de ma considération distinguée.

Le président national,

PAUL MOIST