Le Syndicat canadien de la fonction publique demande au Parlement canadien d’adopter une loi fédérale sur l’équité salariale qui éliminera définitivement l’écart entre le salaire que touchent une femme et un homme pour un travail de même valeur. Selon le plus grand syndicat canadien, l’échéancier proposé par les députés siégeant au comité sur l’équité salariale est beaucoup trop long, alors qu’il faut mettre fin à la discrimination envers les travailleuses dès maintenant
« Le système actuel, fondé sur les plaintes, ne fonctionne pas. La voie juridique est lente et coûteuse. Malgré la multiplication de litiges, la discrimination salariale envers les femmes diminue à peine. Pourtant, la marche à suivre, étape par étape, a été identifié il y a plus de 12 ans par le Groupe de travail sur l’équité salariale. Il faut adopter une loi proactive sur l’équité salariale sans délai », a affirmé le président national du SCFP, Mark Hancock
Mis sur pied à la demande du NPD, le comité spécial de la Chambre des communes sur l’équité salariale avait pour mandat de proposer un plan permettant au gouvernement fédéral d’adopter un système proactif d’équité salariale.
« Dans un modèle proactif, l’employeur doit étudier la manière dont il rémunère ses employés, identifier les écarts de rémunération entre les hommes et les femmes pour un travail de même valeur, puis se doter d’un plan pour corriger la discrimination salariale. Le SCFP réclame un tel modèle depuis longtemps », a expliqué le secrétaire-trésorier national du SCFP, Charles Fleury.
Le comité a déposé son rapport aujourd’hui, au terme de deux mois d’audiences pendant lesquelles il a entendu 50 témoins, dont le SCFP.
Si ce rapport recommande bien l’adoption d’un modèle proactif, il n’invite pas le gouvernement à déposer un projet de loi immédiatement. Pire, l’échéancier qu’il propose pour dédommager les femmes victimes de discrimination salariale est beaucoup trop long.
« Le rapport réclame un délai de 18 mois. À cause de cette recommandation et de quelques autres, les femmes pourraient devoir attendre huit ans avant de recevoir le dédommagement qu’elles méritent. C’est inacceptable. Une fois la discrimination identifiée, l’employeur devrait être obligé de la corriger immédiatement », a précisé Mark Hancock.
Comme le NPD, le SCFP réclame le dépôt d’un projet de loi sur l’équité salariale d’ici la fin de 2016 et un échéancier de mise en œuvre juste et raisonnable pour les travailleuses.
Le SCFP réclame aussi l’abrogation immédiate de la Loi sur l’équité dans la rémunération du secteur public adoptée en 2009 sous le précédent gouvernement conservateur. Cette loi limite le droit des travailleuses de la fonction publique fédérale à déposer des plaintes d’équité salariale.
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