La médecine de couloir d’hôpital, les hôpitaux surpeuplés et le manque de lits alarmant continuent à s’aggraver dans les hôpitaux de Windsor, en raison du programme d’« efficacité » des services publics du premier ministre Doug Ford, des réductions d’impôt qu’il a proposées et de sa promesse d’abolir le programme de plafonnement et d’échange qui génère des milliards de dollars de revenus, selon une déclaration du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO) aujourd’hui, à Windsor.
Le CSHO, la division des hôpitaux du Syndicat canadien de la fonction publique (CSHO/SCFP), a calculé les répercussions des principales propositions de Ford sur de nombreux hôpitaux dans toute la province, y compris les hôpitaux de Windsor et d’Essex.
Selon le rapport du CSHO, Hallway Medicine: It Can Be Fixed, qui comprend une étude des implications du plan fiscal de 7 milliards de dollars promis par Ford, de son engagement à équilibrer le budget et de son programme d’efficacité des services publics de 4 %, les hôpitaux de Windsor-Essex pourraient perdre de 48 à 81 lits de plus et de 180 à 394 employés.
« Nous pouvons mettre fin à la médecine de couloir en investissant pour répondre aux besoins de la population croissante et vieillissante. Ces investissements supplémentaires ne sont pas permanents, mais ils sont nécessaires pour la génération du baby-boom. L’hôpital de Windsor, qui fonctionne déjà à surcapacité après des années de sous-financement, ne pourra pas maintenir la qualité des soins aux patients dans le contexte des pressions démographiques sans ces investissements », a déclaré Michael Hurley, président du CSHO.
De nombreux patients de l’Ontario sont obligés de passer des journées sur des civières dans les corridors ou sont renvoyés à la maison alors qu’ils sont gravement malades, victimes d’une décennie de compressions budgétaires des hôpitaux et de l’élimination de 18 000 lits depuis les 20 dernières années.
Au cours de la campagne électorale de ce printemps, les conservateurs ont promis de mettre fin à la « médecine de couloir » et se sont engagés à conserver les employés du secteur public. Cependant, après le calcul des revenus et des compressions budgétaires dans l’ensemble de l’Ontario, 3 712 lits d’hôpital et 16 418 emplois pourraient être éliminés pour atteindre l’objectif d’un budget équilibré. Cette pression sur les dépenses des programmes sera probablement aggravée par l’engagement de Ford de mettre fin au programme de plafonnement et d’échange, une initiative qui coûtera 3 milliards de dollars sur quatre ans à l’Ontario, selon une déclaration du Bureau de la responsabilité financière, publiée il y a deux jours seulement.
Au début d’octobre, le PC a annoncé 640 lits et « espaces » pour la saison de la grippe. C’est considérablement moins que les 1 200 lits pour la saison de la grippe qui avaient été annoncés l’automne dernier par le gouvernement précédent. « C’est une profonde réduction de la capacité des hôpitaux, y compris des hôpitaux de la région de Windsor-Essex », a dit Michael Hurley.
Les hôpitaux obtiennent un financement inférieur à leurs coûts réels depuis plus d’une décennie, et leur capacité s’est effondrée. Les hôpitaux de l’Ontario reçoivent moins de financement du gouvernement provincial que tous les autres ailleurs au Canada. « Ils sont les plus efficaces. Il est regrettable que ce que nous dit le ministre de la Santé soit un code à peine camouflé révélant encore d’autres réductions budgétaires des hôpitaux, d’autres privatisations, et encore une autre série de restructurations des hôpitaux qui obligera les patients à voyager encore plus loin pour obtenir des soins », a dit Hurley.
L’étude du CSHO/SCFP comporte plusieurs recommandations pour mettre fin à la médecine de couloir et financer les hôpitaux selon leurs coûts réels; offrir des lits pour les cas nécessitant des soins actifs, continus, complexes et de longue durée pour régler le problème de surpopulation; investir dans la santé mentale et la toxicomanie; et s’éloigner de la restructuration et de la privatisation.
« Il y a déjà plus qu’assez de preuves que, en Ontario, la restructuration et la privatisation des hôpitaux ont mené au gaspillage de milliards de dollars au cours de la dernière décennie », a dit Hurley.