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REGINA : Aujourd’hui, anniversaire de naissance de Tommy Douglas, des groupes de citoyens inquiets se rassemblent pour dénoncer la privatisation croissante des soins de santé en Saskatchewan.

« Tommy Douglas est né il y a 110 ans aujourd’hui. Ce qu’il a apporté à notre province et à notre pays compte parmi les plus grandes réalisations de l’histoire du Canada, selon Stan Rice, président de la Coalition de la santé de la Saskatchewan. Mais dans notre province, son héritage le plus important – l’assurance-maladie publique – est menacé. »

Depuis son élection en 2007, Brad Wall gruge lentement les bases des soins de santé publics.

« De la privatisation de la buanderie des hôpitaux à la sous-traitance des chirurgies d’un jour, en passant par de nouveaux partenariats public-privé pour l’infrastructure, nous assistons à une braderie de nos services publics les plus précieux, a déclaré Barb Cape, présidente de l’UIES-Ouest.  Notre province a été un chef de file dans la création de l’assurance-maladie, mais le gouvernement provincial tourne le dos à cet héritage. »

Le premier ministre Brad Wall songe maintenant à instaurer un service d’IRM privé, payable à l’utilisation, en vertu duquel les patients pourront payer pour obtenir un traitement prioritaire et ainsi passer avant les autres. Le gouvernement laisse entendre que les services privés réduiront les délais d’attente, mais toutes les données des autres provinces montrent que les cliniques à but lucratif, loin d’améliorer la situation, enlèvent des professionnels de la santé au système public, allongent les listes d’attente et font grimper le coût des services de santé.

« L’un des plus grands obstacles à l’accessibilité des services de santé est le temps qu’il faut pour les obtenir.  En Alberta, où il y a des cliniques privées, les données de l’Institut canadien de l’information sur la santé montrent que le patient typique attend près de trois fois plus longtemps pour une IRM qu’en Saskatchewan, a souligné Tracy Zambory, présidente du SUN.  Il faut tenir compte des données pancanadiennes dans toute discussion sur la question. »

« Les faits sont assez clairs : l’instauration de services de santé parallèles à but lucratif allonge les temps d’attente et augmente les inégalités dans le système public, a précisé le Dr Ryan Meili, vice-président des Médecins canadien pour le régime public. Dans ces systèmes, les patients qui en ont le plus besoin attendent, pendant que ceux qui peuvent payer bénéficient d’un traitement prioritaire.  Il existe de meilleures solutions aux délais d’attente, et elles commencent par le renforcement de l’assurance-maladie, non par son démantèlement. » 

« Si Brad Wall veut vraiment réduire les listes d’attente et fournir des soins de grande qualité aux patients, le gouvernement de la Saskatchewan doit commencer à investir dans l’infrastructure publique, comme le centre de chirurgie Plains à Regina, a affirmé Gordon Campbell, président du conseil de la santé du SCFP.  Il est temps que le gouvernement cesse d’accroître les marges de profit des sociétés privées et commence à investir dans l’infrastructure et dans les solutions publiques. »

Le contexte de la privatisation en Saskatchewan

En 2007, lorsque Brad Wall et le Sask. Party ont été élus, ils ont promis que les services publics ne seraient pas privatisés.

Pourtant, le gouvernement de droite de Brad Wall s’apprête à privatiser bon nombre des services publics et sociétés d’État de la Saskatchewan. Et ce sont les soins de santé qui sont au cœur de cette offensive de privatisation. 

À Regina, de plus en plus de services sont donnés en sous-traitance à des sociétés à but lucratif. On a confié à Aspen Medical la réalisation de près de 40 types de chirurgies d’un jour. Chaque année, la régie de la santé de Regina Qu’Appelle sous-traite 42 500 TDM à la Radiology Associates of Regina et 5 500 IRM à Mayfair Diagnostics Regina. Les services d’endoscopie seront aussi sous-traités à une entreprise privée à but lucratif inconnue à compter de mai 2015. 

À Saskatoon, une société privée, SurgiCentre Inc., effectue aussi des chirurgies. À North Battleford, le financement, la construction et l’entretien du nouveau Sask. Hospital seront privés. Et le nouveau foyer de soins de longue durée de Swift Current est un PPP. En 2010, le ministère de la Santé a annoncé un projet pilote de financement pour un établissement de soins de longue durée de 100 lits dont la construction, la propriété et l’exploitation seront privées et assumées par Amicus Health Care de Saskatoon.  Cet établissement, appelé Samaritan Place, a été créé grâce à un arrangement de financement qui ressemble à un modèle de PPP et il a été reconnu que le projet a manqué de transparence. 

En mai 2010, le gouvernement de la Saskatchewan a annoncé qu’il fermerait six buanderies d’hôpitaux régionales et que K-Bro Linens de l’Alberta construirait de nouvelles installations de buanderie privées à Regina pour desservir la province. Plus de 300 travailleurs de Prince Albert, Saskatoon, Regina, Yorkton, Weyburn et Moose Jaw perdront leur emploi.

Le gouvernement veut maintenant entreprendre des analyses de rentabilité pour plus de dix services hospitaliers, dont l’alimentation, les pharmacies, les laboratoires, les transcriptions médicales et la gestion des établissements, ce qui pourrait mener à encore plus de privatisation.

La dernière tendance aux IRM privées contredit directement les promesses de Brad Wall. En 2008, il avait déclaré : « Le fait d’exiger des frais pour des services médicaux comme les IRM semble contraire à la Loi canadienne sur la santé et le gouvernement ne veut pas s’aventurer sur ce terrain. »