Surinder Sahdra, membre de la section locale 4500 du SCFP, a été confronté à toutes sortes de situations en 18 ans de service comme superviseur des transports à la Coast Mountain Bus Company. Il a tout vu, des passagers problématiques aux pannes de véhicules, en passant par le retour d’enfants perdus à leurs parents ou la recherche de portefeuilles et de téléphones (ou même d’ordinateurs portables).

Cependant, avant le 18 octobre, il n’avait jamais eu à sauver quelqu’un sur le point de se suicider.

Ce jeudi matin, en pleine heure de pointe, M. Sahdra a répondu à un incident près du pont de la rue Knight où la police avait bloqué une partie de la promenade Marine. Il aidait les policiers à diriger la circulation à travers le barrage routier. Soudain, des automobilistes venant de la direction opposée ont commencé à le klaxonner et à lui dire que quelqu’un s’apprêtait à sauter du pont.

« J’étais assez proche et j’allais dans la même direction, a-t-il raconté au Translink Buzzer. Je me suis dit que je jetterais un coup d’œil, au cas où. »

En passant sur le pont, il a aperçu un homme à cheval sur la rambarde, près de la sortie de l’île Mitchell. Il a immédiatement contacté TComm. Puis, il s’est arrêté à l’endroit où se tenait l’homme et est sorti de son véhicule pour lui parler.

« Mon instinct me disait que je le regretterais toute ma vie si je ne l’empêchais pas de sauter. » Effectivement, il a eu le réflexe d’enjamber la barrière de béton pour saisir l’homme par le bras.

M. Sahdra avait gardé le contact avec TComm; un autre superviseur, Frank Liptak, est accouru de l’autre côté du pont pour l’aider. Les deux travailleurs ont réussi à calmer l’homme en attendant l’arrivée des policiers.

Répondant aux questions du service des communications du SCFP, M. Sadhra dit avoir fait la seule chose possible dans le feu de l’action.

« Je n’avais pas le choix, dit-il. La police n’était pas loin, mais je sentais que je devais agir immédiatement, sinon il aurait pu sauter. Je l’ai donc attrapé et je lui ai dit que son heure n’était pas encore venue. Mais ça ne fait pas de moi un héros. »

Neil Pepper, président du SCFP4500, n’est pas du même avis : « C’est définitivement un héros. Et le service de police de Vancouver vous dira la même chose. Les policiers l’ont félicité pour sa rapidité d’action. Cela dit, Surinder aide toujours les autres. C’est tout à fait lui. »

Par exemple, M. Pepper mentionne Ride to Survive, un marathon cycliste annuel de 400 km (de Kelowna à Vancouver) que M. Sahdra organise depuis une dizaine d’années. Celui-ci a commencé à participer à la collecte de fonds de la Société canadienne du cancer lorsqu’un de ses collègues a été diagnostiqué.

« Oui, d’ailleurs je suis en plein entraînement en vue de ce marathon », admet M. Sahdra.