Un nouveau rapport publié cette semaine révèle que malgré les promesses du gouvernement de la Saskatchewan, les temps d’attente continuent d’augmenter dans les services de santé même si des contrats sont en place avec des prestataires de soins à but lucratif. Il en ressort que les diverses stratégies privées censées réduire les délais d’attente pour les interventions chirurgicales et les diagnostics ratent leur cible. En fait, la mesure qui s’est avérée la plus efficace pour réduire les temps d’attente est un investissement important dans le système public.

Le rapport (en anglais seulement), intitulé No Time to Wait: Private, For-Profit Health Care and Wait Times in Saskatchewan, a été publié par le Centre canadien de politiques alternatives. On peut y lire qu’au cours des 14 dernières années, les réductions les plus spectaculaires des temps d’attente en chirurgie ont eu lieu pendant la période où la Saskatchewan Surgical Initiative investissait dans le développement du système public. Le rapport conclut également que l’initiative du gouvernement provincial en matière d’IRM et de tomodensitométrie en clinique privée n’a pas produit de réductions considérables des temps d’attente des services diagnostiques.

« Ce rapport confirme ce que nous savons depuis des années : les solutions rapides axées sur la privatisation ne fonctionnent pas. Les preuves sont claires : la privatisation des services de santé coûte plus cher, ne réduit pas les temps d’attente et prive notre système public, déjà à court de personnel, des rares effectifs de la santé disponibles », affirme Kent Peterson, président du SCFP-Saskatchewan.

« J’ai travaillé en première ligne dans les services diagnostiques pendant des années. La situation ne fait qu’empirer d’une année à l’autre », dénonce Bashir Jalloh, président du SCFP 5430. « Il est évident que ces efforts de privatisation aggravent la situation des patient(e)s et du personnel de la santé en première ligne. Il faut réaliser un investissement important dans notre système de santé afin de résoudre les problèmes de pénurie de personnel et de maintien en poste, qui sont au cœur de cette crise des temps d’attente ».

« Malgré la préférence du gouvernement du Parti de la Saskatchewan pour les solutions centrées sur le secteur privé, seul un investissement public dans le système public a permis d’obtenir une réduction concrète des temps d’attente », souligne Simon Enoch, directeur du bureau de la Saskatchewan au Centre canadien de politiques alternatives. « Ce gouvernement se plaît à dire que lorsqu’il est question de notre système public de santé, seuls les “résultats” » lui importent. Eh bien, les voilà, les résultats : les solutions privées à la crise des soins de santé ne fonctionnent pas. Il est temps de revenir à celle qui fonctionne – l’investissement public dans notre système public de santé – afin de faire passer les besoins médicaux avant l’enrichissement des centres de soins privés. »