« Le gouvernement McNeil a choisi de ne pas soutenir les services publics ou d’investir dans l’infrastructure pour faire croître l’économie, et nous allons tous payer pour cette erreur », a déclaré Nan McFadgen, présidente du SCFP-Nouvelle-Écosse, en réaction au budget provincial déposé mardi.
Les travailleurs de la voirie sont préoccupés par les allocations budgétaires pour l’entretien et l’amélioration des routes. L’enjeu ici est le coût élevé du recours aux entreprises privées pour fournir ces services, alors que le ministère des Transports et du Renouvellement de l’infrastructure possède l’équipement et dispose de personnel qualifié pour effectuer ce travail.
« Comment la province fera-t-elle des économies en payant des entreprises privées pour faire ce travail ? », demande Mike MacIsaac, trésorier de la section locale 1867 du SCFP, le syndicat des travailleurs de la voirie de la Nouvelle-Écosse. « Nous pouvons le faire plus efficacement et pour moins cher. »
« Pourquoi aller louer une voiture quand on en possède déjà une ? », s’interroge-t-il.
« À titre d’exemple, explique-t-il, l’État a affecté 10 millions de dollars à l’embauche d’entreprises privées pour améliorer les routes de gravier (pour un total de 20 millions de dollars). Pourtant, aucune analyse des coûts n’est faite pour démontrer que ces entreprises coûteront moins cher que la capacité interne déjà existante pour laquelle les Néo-Écossais ont déjà payé ».
Le SCFP-Nouvelle-Écosse demande au gouvernement McNeil de cesser de sous-traiter les travaux de voirie.
Aujourd’hui, le gouvernement McNeil n’a pas livré les services de garde d’enfants dont les familles néo-écossaises ont réellement besoin. Les libéraux poursuivent leur plan malavisé d’offrir des services de garde axés sur le marché.
« Le SCFP-Nouvelle-Écosse croit fermement qu’on aurait dû trouver dans ce budget un système de garderies accessibles à tous, subventionnées et exploitées par l’État, comme ce qui existe à l’Île-du-Prince-Édouard ou au Québec, explique Mme McFadgen. Quelles organisations recevront les 15,5 millions de dollars du fédéral pour les services de garde ? Nous craignons que le premier ministre ne confie nos enfants à des entreprises à but lucratif. »
Pour ce qui est du chapitre du budget consacré au plan d’immobilisations, le SCFP remarque que le gouvernement McNeil demeure délibérément vague au sujet du réaménagement de l’hôpital QEII, l’un des plus importants projets d’immobilisations jamais entrepris par la province.
« Pourquoi le gouvernement McNeil continuerait-il à compter sur les PPP, avec un financement privé plus coûteux, après les pénibles leçons qu’il aurait dû retenir du fiasco des écoles en PPP ? », demande Mme McFadgen.
La Nouvelle-Écosse est en proie à des accords de privatisation. Or, comme l’a expliqué Toby Sanger, économiste du SCFP, « les règles comptables sont largement utilisées pour dissimuler les véritables coûts des partenariats public-privé et de la privatisation ». Côté transparence et reddition de comptes, le PPP laisse un « trou noir ». C’est pourquoi le SCFP-Nouvelle-Écosse veut entreprendre un examen de la façon dont la province déclare les PPP dans ses états financiers, y compris les budgets provinciaux.
« Le SCFP-Nouvelle-Écosse exige transparence et reddition de comptes de la part de l’État », conclut Mme McFadgen.