Le Syndicat canadien de la fonction publique constate que la situation de pénurie de personnel continue cet été dans le réseau de la santé et des services sociaux du Québec. La situation est grave voire critique dans l’ensemble des établissements, à travers toutes les régions et une multitude de titres d’emploi. Les employés en paient le prix autant que la population.
Pour le SCFP, la prime de 75 $ au personnel de soins infirmiers et aux préposés aux bénéficiaires qui acceptent des quarts supplémentaires de fin de semaine est une mesure intéressante, mais très insuffisante. Annoncée le 10 juillet dernier par la partie patronale, elle ne s’appliquera pas aux autres titres d’emploi en pénurie aiguë, comme les éducateurs, les assistants en réadaptation, les agentes administratives à l’urgence et les techniciens en radiologie.
« Le manque et la pénurie de personnel persistent depuis des années, et ça va prendre énormément d’efforts pour que ça cesse. Il faut apporter des améliorations substantielles aux salaires et aux conditions d’exercice, c’est indispensable. Il faut commencer tout de suite. Nous invitons le gouvernement à discuter immédiatement de l’étendue de cette prime », a déclaré Luc Beauregard, vice-président du Conseil provincial des affaires sociales.
Par exemple, l’Institut national de psychiatrie légale Philippe-Pinel vit une situation de pénurie de personnel typique de l’état de l’ensemble du réseau de la santé et des services sociaux. Pour la période du 17 juillet au 31 août 2019, 490 quarts de travail d’agents d’intervention seront non comblés. Du côté des sociothérapeutes, ce total sera de 410, et du côté des soins infirmiers, ce sera 167.
« Les conséquences du manque de personnel à l’Institut Pinel sont nombreuses et devraient inquiéter la population. La perte d’expertise et le manque d’expérience entraînent un risque accru d’incidents violents à l’intérieur voire à l’extérieur des murs », selon Marie-Ève Desormeaux, présidente du Syndicat des employés de l’Institut Philippe-Pinel de Montréal.