Toutes les éducatrices de la petite enfance (ÉPE) de la Nouvelle-Écosse méritent les mêmes salaires, régimes de retraite et avantages sociaux, peu importe où elles travaillent, selon le SCFP, qui représente des centaines d’ÉPE, qui travaillent dans les classes de la maternelle et les garderies de la province.

À une conférence de presse qui a eu lieu aujourd’hui à Halifax, le ministre de l’Éducation et du Développement de la petite enfance de la Nouvelle-Écosse, Zach Churchill, a annoncé que plus de places seront créées dans les garderies.

Cependant, une fois de plus, le ministre n’a pas abordé les graves enjeux de la juste rémunération, du recrutement et du maintien en poste des employées dans ce secteur. « Les personnes qui éduquent nos enfants méritent un salaire décent qui leur permet de mener une vie saine et productive et de prendre leur retraite dans la dignité », a dit Nan McFadgen, présidente du SCFP-Nouvelle-Écosse. « La plupart des éducatrices de la petite enfance qui travaillent présentement dans les garderies prendront leur retraite dans la pauvreté. C’est inacceptable. »

« Toutes les ÉPE travaillent pour le ministère de l’Éducation et du Développement de la petite enfance. Pourquoi donc y a-t-il une telle disparité dans les salaires et les avantages sociaux chez les ÉPE en Nouvelle-Écosse? », se demande Nan McFadgen. « Toutes ces éducatrices enseignent l’apprentissage par le jeu. En fait, les ÉPE offrent l’apprentissage par le jeu dans les garderies depuis plus de 16 ans, soit bien avant que Zach Churchill ait lancé le nouveau programme d’apprentissage de la petite enfance. »

Selon un rapport publié en janvier 2019 par le Centre canadien de Politiques alternatives de la Nouvelle-Écosse, fondé sur les données les plus à jour sur les salaires offerts présentement, les ÉPE de la Nouvelle-Écosse gagnent toujours les salaires les plus bas au pays (16,05 $ l’heure). Les salaires des ÉPE qui travaillent dans les garderies varient de 15 $ à 21 $ par heure, selon leur niveau de qualification, leurs années de service et leur employeur. Pour une semaine de travail de 35 heures, elles gagnent environ de 27 000 $ à 38 000 $. Cependant, les salaires des ÉPE qui travaillent dans les classes de la maternelle d’Halifax varient de 27 000 $ à 46 000 $ par année, selon leur niveau de qualification et leurs années de service.

Il est également important de noter que la plupart des ÉPE qui travaillent dans les garderies n’ont pas de régimes de retraite ni d’avantages sociaux, contrairement à toutes les ÉPE des classes de la maternelle.

« Si vous étiez une nouvelle diplômée, quel emploi choisiriez-vous? Un emploi dans les classes de maternelle des écoles qui offrent des régimes de retraite et des avantages sociaux ou dans une garderie qui n’offre ni régime de retraite ni avantages sociaux? », se demande Nan McFadgen. « Le programme de la maternelle du ministre continue de déstabiliser ce secteur de travail. »

« Nous sommes heureux d’apprendre que le partenariat de financement entre les gouvernements fédéral et provincial se poursuivra et que d’autres places seront créées. Cependant, le ministre ne tient toujours pas compte de ce que les ÉPE ont partagé concernant leurs expériences », a dit McFadgen. « Ce qu’elles disent, c’est que tout plan visant à créer plus de places doit aussi inclure une stratégie globale de recrutement et de maintien en poste pour chaque niveau de qualification. Nous sommes impatients de travailler ensemble pour corriger ce problème. »

« Il y a tellement d’enjeux à régler que le ministre n’aborde pas dans ses plans, en commençant par offrir les mêmes salaires justes et les mêmes avantages sociaux à toutes les éducatrices de la petite enfance de la province », a déclaré Nan McFadgen.