Même si on le décrit comme un « plan d’optimisation » des services paramédicaux et d’incendie du Grand-Sudbury, « il semble qu’un dialogue conséquent sur la bonification des soins paramédicaux d’urgence ne fasse pas partie de l’équation, déplore Darryl Taylor. C’est dommage, considérant que le volume d’appels pour les ambulanciers est en hausse et celui pour les pompiers est en baisse. Dans une urgence médicale, seuls les ambulanciers sont habilités à transporter le patient à l’hôpital. » M. Taylor, un ambulancier de Sudbury, est président du plus gros syndicat municipal de Sudbury, le SCFP 4705.

M. Taylor ne va pas jusqu’à accuser la ville d’exclure les ambulanciers de sa démarche, mais il affirme que, « outre quelques diaporamas avant les récentes assemblées communautaires, on n’a pas consulté les ambulanciers d’une manière qui, à notre avis, améliorerait la sécurité publique et le rétablissement des patients. Selon nous, sur bien des points, le plan de la ville n’est pas à la hauteur. »

Le « plan d’optimisation » présenté aux citoyens du Grand Sudbury semble se concentrer sur la fermeture de casernes de pompiers, dont certaines servent aussi aux ambulanciers, l’embauche d’une cinquantaine de pompiers « de carrière » et le démantèlement des équipes de pompiers volontaires.

Le conseil municipal du Grand Sudbury se prononcera sur la proposition de « plan d’optimisation » à sa séance du 26 avril. Or, selon M. Taylor, sans mesures permettant de répondre à la croissance des besoins en services médicaux d’urgence, ce plan n’est pas à la hauteur.

En ce moment, les municipalités utilisent leur assiette d’imposition foncière pour financer leurs services de lutte aux incendies. Selon le ministère de la Santé et des Soins de longue durée, à l’échelle provinciale, le coût à l’heure d’un camion de pompiers est 54 pour cent plus élevé que celui d’une ambulance. Pour une année complète de service, le camion de pompiers coûte au-delà d’un million de dollars de plus qu’une ambulance.

Au cours des dix dernières années, le nombre d’appels aux services médicaux d’urgence (SMU) a bondi. Pendant la même période, le nombre d’appels aux casernes d’incendie a chuté. En 2015, la dernière année complète pour laquelle nous disposons de données, les services d’incendie ont répondu à 4 327 appels sur un budget de fonctionnement de 24,3 millions de dollars. Les services ambulanciers, eux, ont répondu à 32 717 appels pour un coût total de 20,1 millions de dollars. Et puisque l’État ontarien finance les services ambulanciers à hauteur de 50 pour cent, en réalité ceux-ci ont coûté à la Ville 10,1 millions de dollars.

« On parle de sept fois et demie le nombre d’appels d’incendie pour moins de la moitié du coût à la Ville, résume M. Taylor. Si la Ville dispose de l’argent nécessaire pour remplacer ses pompiers volontaires, qui coûtent une fraction du coût de 50 pompiers de carrière, nous croyons qu’il vaudrait mieux discuter de ce que cet argent pourrait faire pour bonifier la réponse ambulancière aux urgences médicales. À notre avis, cette discussion serait très bénéfique aux patients. Malheureusement, cette avenue ne semble pas entrer dans les intérêts du “plan d’optimisation”. »