De concert avec ses alliés syndicaux, le SCFP a poursuivi ses efforts pour faire de la sécurité financière à la retraite un enjeu électoral. La chute du gouvernement Harper a ramené la bonification du Régime de pensions du Canada (RPC) à l’ordre du jour. Le SCFP continuera de réclamer une bonification substantielle et universelle du système public de pensions. Cette mesure bénéficierait notamment aux six travailleurs sur dix qui n’ont pas de régime de retraite au travail.
De plus, nous pousserons le nouveau gouvernement à tenir sa promesse de ramener l’âge d’admissibilité à la Sécurité de la vieillesse à 65 ans. Les conservateurs ont fait passer ce seuil à 67 ans.
En Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve-et-Labrador, les membres du SCFP ont contré les attaques contre leur régime de retraite au travail.
En Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve-et-Labrador, les membres du SCFP ont contré les attaques contre leur régime de retraite.
Les 43 membres de la section locale 2019 à l’emploi de la municipalité de Happy Valley-Goose Bay ont réussi à protéger leur régime à prestations déterminées, après un lock-out de 34 jours en plein hiver labradorien. Prétextant la nécessité de restructurer le régime, l’employeur proposait de cantonner les nouveaux employés dans un régime à cotisations déterminées beaucoup moins intéressant.
Le maire a déclenché le lock-out parce qu’on annonçait peu de neige. Surprise : il en est tombé près de six mètres dans les deux premières semaines du conflit. La pression populaire et la solidarité au piquet de grève ont poussé le maire à faire marche arrière. Les syndiqués ont négocié des changements qui assurent l’universalité et la pérennité de leur régime.
Grâce à leur solidarité, les membres des sections locales 1431 et 227 ont fait échouer les plans de la Commission régionale des eaux de Halifax qui voulait s’en prendre à leur régime à prestations déterminées. Les changements envisagés auraient surtout affecté les jeunes travailleurs. Le lock-out a duré neuf semaines et l’employeur avait embauché une agence de sécurité connue pour son « talent » à mater les grévistes.
Avec l’aide des experts en régimes de retraite du SCFP, les dirigeants des deux sections locales ont démontré que les changements demandés par l’employeur étaient injustifiés, puis ils ont proposé des modifications minimes permettant d’assurer l’accès au régime à tous les syndiqués.
L’accès aux régimes de retraite pour les travailleurs précaires ou à temps partiel a été une autre priorité du SCFP. En Ontario, nos représentants au conseil d’administration du Régime de retraite des travailleurs de la santé de l’Ontario (Healthcare of Ontario Pension Plan ou HOOPP) ont réussi à accroître l’admissibilité au régime des employés à temps partiel. Depuis octobre, plus rien n’empêche ceux-ci de cotiser au régime. Auparavant, ils devaient d’abord atteindre un certain nombre d’heures et avoir reçu un certain montant en revenus. Le régime est maintenant accessible à tous les employés à temps partiel, contractuels, temporaires et occasionnels. Cette année, 12 000 employés à temps partiel ont adhéré au HOOPP, dont 6700 après l’élimination des conditions préalables. Le quart de ces 6700 personnes est constitué de membres du SCFP.
En Ontario, le gouvernement souhaite apporter des modifications aux régimes de retraite dans le secteur universitaire. Actuellement, chaque université a son propre régime. Le gouvernement veut instaurer une sorte de régime conjoint. Au lieu d’attendre le dépôt d’une loi qui imposerait les modalités de ce régime, le SCFP, après consultation de ses sections locales, a entamé des pourparlers avec les autres syndicats, le gouvernement et les employeurs pour jeter les bases d’un nouveau régime. L’objectif est d’obtenir le meilleur régime à prestations déterminées, bien financé et accessible au plus grand nombre d’employés possible. Nous réclamons aussi une représentation équitable au sein des nouvelles structures.
En 2015, les employés municipaux de Regina, dont les membres des sections locales 7, 21, 650, 1594, 3766 et 3967 ont réussi à protéger leur régime à prestations déterminées. Le SCFP a forcé la ville à respecter ses engagements envers les syndiqués. En mars, le gouvernement provincial a approuvé l’entente et autorisé l’entrée en vigueur des modifications négociées.
En Saskatchewan, le SCFP a aussi réclamé une meilleure représentation syndicale au sein du conseil administrant le régime de retraite des employés municipaux de la province. Un mémoire a été remis à la commission qui examine la gouvernance du régime. En novembre, les présidents des sections locales et les membres des exécutifs se sont réunis pour préparer le combat contre des changements qui risquent de miner le régime à prestations déterminées.
En Colombie-Britannique, le SCFP a contesté la décision de la Ville de Maple Ridge de faire payer à ses employés à temps partiel membres de la section locale 622 la part de l’employeur versée au régime de retraite, en plus de celle versée par l’employé. Après une décision arbitrale, la municipalité a dû abandonner cette pratique. Par conséquent, les employés à temps partiel qui cotisaient déjà au régime ont eu droit à une augmentation. La participation au régime est aussi devenue plus abordable pour les employés qui n’y souscrivaient pas.
En Alberta, les employés du Refuge pour femmes d’Edmonton ont finalement obtenu leur régime de retraite, après neuf ans de démarches. Les membres de la section locale 3341 ont maintenant accès au Régime de retraite multi-secteurs conçu spécialement pour combler l’insuffisance des protections en matière de retraite dans les milieux de travail dominés par les femmes.