Les services sociaux sont essentiels à la santé et au bien-être de la collectivité.
Les gouvernements financent directement les organismes communautaires qui aident les citoyens de diverses manières : en alphabétisation, en santé et services sociaux, en prévention de la criminalité, etc.
Ce modèle public est efficace : ces organismes répondent à des besoins changeants ; ils sont flexibles et ils rendent des comptes. Les deniers publics sont tous consacrés à la prestation de services.
Hélas, les gouvernements choisissent souvent de sous-financer les services communautaires. Cela ouvre la porte à la privatisation, dont l’obligation à impact social (OIS) est une forme nouvelle. L’OIS permet à un investisseur privé de tirer profit des services sociaux.
Dans une OIS, l’investisseur privé avance de l’argent pour les programmes sociaux en comptant réaliser un gain. Il peut s’agir d’une banque, d’un assureur, d’une fondation ou même d’un groupe d’entreprises à but lucratif.
Souvent, le gouvernement embauche un consultant privé pour négocier un contrat avec les investisseurs privés et les fournisseurs de services sociaux. L’argent versé à ces consultants est évidemment de l’argent en moins pour les services eux-mêmes. Le consultant, le gouvernement ou les deux choisissent un organisme sans but lucratif (OSBL) qui a de bonnes chances d’atteindre des cibles à court terme, au lieu de combler des besoins à plus long terme. Ces cibles sont négociées par le consultant, l’entreprise à but lucratif et l’État.
Les cibles déterminent si l’investisseur privé réalisera un profit ou non. Une fois le service prodigué, l’OSBL fait rapport au consultant ou à un évaluateur qui mesure sa réussite en fonction des cibles. Celles-ci sont atteintes ? L’État rembourse l’investisseur, avec profit, et paie les consultants.
C’est un terrible non-sens. L’argent de l’État, qui devrait aller directement à la prestation de services sociaux, finit dans les poches du privé.
On ne devrait pas faire du profit sur le dos des services sociaux et communautaires.