Voici une lettre d’opinion signée Sherry Hiller, présidente du SCFP-T.-N.-L. Elle est parue dans l’édition du 25 janvier 2019 du Telegram.

Russell Wangersky, dans sa chronique du 18 janvier intitulée « Businesses should share the pension pain » [« Les entreprises doivent assumer leur part du fardeau des pensions »], formule une proposition concrète très attrayante : obliger les employeurs qui n’ont pas de régime de retraite au travail à payer « le double ou le triple » du taux de cotisation de l’employé au Régime de pensions du Canada. Depuis longtemps, le SCFP et le mouvement syndical réclament à peu près la même chose, soit le doublement des prestations du RPC pour tous les employeurs.

Comme nous l’avons souligné à plusieurs reprises entre 2009 et 2016, le doublement des prestations ne nécessite pas de doubler les taux de cotisation. Il suffirait de faire passer de la part de la masse salariale que l’employeur verse au RPC de cinq pour cent à huit pour cent, en accompagnant cette mesure d’une majoration similaire à la cotisation de l’employé.

Au final, l’amélioration partielle convenue en 2016 se traduira uniquement par une augmentation d’un pour cent de la masse salariale pour chaque « côté » et d’une hausse du niveau des prestations de 33 pour cent. Cette bonification, bien qu’elle soit modeste, revêt de l’importance, comme le souligne le chroniqueur, en particulier pour les travailleurs sans régime de retraite au travail.

Les Canadiens ont eu l’occasion de matérialiser la proposition de Wangersky en 2016, lorsque les gouvernements fédéral et provinciaux se sont mis d’accord sur ce plan de bonification limitée du RPC. S’ils avaient donné suite à la proposition plus ambitieuse du mouvement syndical, nous aurions maintenant un système de pension plus efficace et une couverture beaucoup plus large.

Il est encore possible de le faire, soit en revenant à la proposition du mouvement syndical de « doubler les prestations », soit en combinant ces deux éléments, parallèlement à une bonification des prestations de la Sécurité de la vieillesse.

Ces changements seront cruciaux, alors que le gouvernement Ball et les employeurs privés continuent de s’attaquer aux régimes de retraite. Espérons que les gouvernements fédéral et provinciaux donnent suite à ces recommandations.