En janvier 2016, plus d’un millier d’universitaires turcs ont apposé leur signature à une déclaration de paix qui enjoint le gouvernement à cesser de violenter les civils kurdes dans le sud-ouest du pays et à reprendre le processus de paix entamé en 2013.

Après la publication de cette déclaration, le président Recep Tayyip Erdoğan s’est mis à diffamer ses signataires, les dépeignant comme des sympathisants terroristes ; il a même déclenché des enquêtes sur eux pour production de propagande terroriste. Malgré ces manœuvres de harcèlement et d’intimidation, le nombre de signatures a continué d’augmenter, dépassant 2 000 à la fin de janvier 2016. Depuis, les signataires font face à des enquêtes criminelles et disciplinaires. On les détient, on les emprisonne, on les congédie ou on les contraint à démissionner de leur poste ; on leur interdit de quitter le pays ; on leur retire leur budget de recherche.

Cette persécution s’intensifie depuis la tentative de coup d’État en juillet 2016. Le gouvernement cible les syndiqués et les universitaires qui le critiquent, afin de retirer de la circulation les conspirateurs derrière le coup d’État. En vertu de l’état d’urgence en cours, on a aussi arrêté des journalistes, des écrivains, des députés et des citoyens ordinaires qui se sont dits opposés aux politiques du gouvernement.

Le SCFP national s’est joint à la communauté internationale pour exprimer sa solidarité à aux consœurs et confrères turcs. Nous suivons la situation de près.