Mercredi, le personnel de la bibliothèque est retourné à la table de négociation avec la Ville de Bradford West Gwillimbury, l’employeur ayant indiqué qu’il avait une nouvelle proposition. Toutefois, au terme de deux jours supplémentaires de négociations, il est évident que celui-ci n’a pas écouté les préoccupations des travailleuses et des travailleurs au cours des 28 derniers jours.
« On est retournés à table de bonne foi, mais la nouvelle proposition était exactement la même pour presque tout le personnel », raconte la présidente du SCFP 905, Katherine Grzejszczak. « Seuls trois des 36 employé(e)s auraient obtenu l’augmentation horaire annuelle de 1,35 $ qu’on réclame. Il s’agissait d’une tentative pour diviser nos troupes. À la fin de la convention collective, en 2026, la moitié du personnel de la bibliothèque aurait encore gagné plusieurs dollars de moins l’heure que les employé(e)s sans qualification occupant les postes les moins bien rémunérés des services municipaux à prédominance masculine. »
Le SCFP a présenté des propositions visant à répondre à certaines des préoccupations de l’employeur, mais ce dernier les a rejetées.
« Depuis le 20 juillet, on a énoncé très clairement ce qu’il faudrait pour tirer ces gens de la pauvreté, mettre fin au conflit de travail et rouvrir la bibliothèque : un contrat de trois ans avec des augmentations annuelles de 1,35 $ l’heure pour les deux dernières années, ajoute Mme Grzejszczak. La communauté s’est massivement prononcée en faveur de nos membres, mais le conseil municipal n’écoute pas. Après des années de compressions salariales, celui-ci a choisi de laisser ces femmes sur la ligne de piquetage et de garder la bibliothèque fermée pendant l’été, plutôt que d’offrir des salaires équitables et un certain soulagement pendant une période d’inflation record. »
Les ententes que la Ville de Bradford West Gwillimbury a récemment conclues avec des unités à prédominance masculine prévoient le double de l’augmentation de salaire offerte au personnel de la bibliothèque au cours de la première année. Les groupes à prédominance masculine qui gagnent plus de 100 000 $ par année ont eu droit à une augmentation moyenne de 6 % l’an dernier et le PDG, de 14 % au cours des deux dernières années.
En revanche, la dernière proposition de la Ville pour le personnel de la bibliothèque (presque juste des femmes) n’aurait répondu à la problématique du coût de la vie que pour trois personnes et aurait laissé les autres au salaire minimum.
« Le prix du pain augmente. Le prix de l’essence s’envole », rappelle Bailey Shaw, membre du comité de négociation du SCFP 905. « La Ville ne respecte pas suffisamment notre travail ou nos familles pour accorder un ajustement au coût de la vie qui nous amènerait à la parité avec des bibliothèques similaires, ou même pour donner ce qu’elle a donné aux groupes à prédominance masculine. La réalité, c’est que travailler dans une bibliothèque comporte son lot de difficultés et que la Ville devra apporter des changements considérables si elle veut cesser de perdre du bon personnel qui fournit les excellents services dont dépendent principalement les femmes, les enfants, les ados, les personnes âgées et les nouveaux arrivants de cette communauté. »