Avec la croissance et le vieillissement de la population ontarienne, l’annonce faite aujourd’hui par le gouvernement de 3 000 lits d’hôpitaux supplémentaires sur 10 ans signifie malheureusement que les patients peuvent s’attendre à ce que la médecine de couloir se poursuive. Selon le président du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario, Michael Hurley, l’investissement des conservateurs est largement insuffisant pour faire face au vieillissement des baby-boomers.
La population de la province augmente d’environ un pour cent par an. Elle vieillit aussi, ajoutant un autre pour cent à la demande en soins hospitaliers. La somme de 3 000 lits représente une croissance inférieure à 10 pour cent sur 10 ans, soit moins d’un pour cent par année. Pour maintenir la capacité actuelle en lits hospitaliers au cours de la prochaine décennie, il faudrait ajouter entre 6000 et 7 000 lits.
« Cette annonce constitue une défaite pour les patients, puisque, en réalité, les conservateurs viennent de dire qu’ils réduiront la capacité réelle de nos hôpitaux de 10 pour cent au cours des dix prochaines années, en tenant compte des effets du vieillissement et de la croissance de la population, explique M. Hurley. Au lieu de mettre fin à la médecine de couloir, cette décision confirme l’aggravation prochaine de la crise. La solution à un pour cent de Doug Ford est loin de répondre aux besoins. »
Certains de ces lits seront installés dans le cadre de partenariats public-privé (PPP) qui détourneront de l’argent qui devrait être consacré aux soins des patients vers les bénéfices des entreprises. Selon la vérificatrice générale de l’Ontario, les projets de PPP ont gaspillé huit milliards de dollars que la province aurait pu investir dans les services publics.
« Les hôpitaux en PPP sont beaucoup plus coûteux à exploiter que ceux appartenant à l’État et exploités par lui, rappelle M. Hurley. En raison de cette inefficacité, la capacité des hôpitaux en PPP est inférieure du tiers (en nombre de lits) à celle d’un hôpital public. »
« Ce gouvernement doit tirer les leçons des PPP défaillants et extrêmement coûteux de North Bay et de Brampton, puis s’engager à ce que les nouvelles constructions soient de propriété publique, explique-t-il. Compte tenu des défis démographiques auxquels nous serons confrontés au cours des 20 prochaines années, il faut pouvoir consacrer chaque dollar du budget hospitalier aux soins. »