Croissance économique : La croissance économique demeure forte au Canada, la Banque du Canada prévoyant une croissance de 3,5 % en 2022. L’économie profite de la hausse du prix des combustibles fossiles et d’autres matières premières sur les marchés internationaux. En revanche, la croissance économique des États-Unis a ralenti au cours des deux premiers trimestres de 2022. Ce genre de ralentissement est généralement indicateur d’une récession qui pourrait s’étendre au Canada. D’autres indicateurs, comme les chiffres de l’emploi et des dépenses de consommation, suggèrent toutefois que l’économie américaine demeure en bonne position.
Emplois : Le chômage a atteint un creux historique de 4,9 % en juin. En juillet, le taux de chômage des étudiant(e)s qui retournent aux études cet automne était à 11 %, son plus bas niveau depuis 1989. Le nombre d’employé(e)s dans le secteur de la santé et de l’assistance sociale a toutefois reculé de 22 000 en juillet, et ce, malgré la crise et la pénurie de main d’œuvre qui y sévit. En ce qui concerne les conditions de travail, les données indiquent que, malgré l’assouplissement des restrictions liées à la pandémie, près de 25 % des travailleuses et des travailleurs effectuent encore la plupart de leurs heures en télétravail.
Salaires : Cet été, le salaire horaire moyen a augmenté de 5,2 %. C’est beaucoup moins que l’augmentation moyenne de l’indice des prix à la consommation qui atteint 8,1 %. La croissance des salaires varie considérablement d’un secteur à l’autre. Le salaire hebdomadaire moyen dans les services professionnels, scientifiques et techniques a augmenté de 8 % en mai 2022 par rapport à l’année précédente. En revanche, dans les services d’enseignement, le salaire hebdomadaire moyen n’a augmenté que de 1 %. Les salaires des non syndiqués augmentent plus rapidement que les salaires des syndiqués, car la main-d’œuvre syndiquée doit attendre le renouvellement de la convention collective pour négocier des solutions à l’inflation.
Inflation : L’inflation affecte plus sévèrement les familles à faible revenu que celles à revenu élevé. Les familles à revenu moyen et élevé sont aussi touchées par la hausse des coûts, mais les recherches démontrent qu’elles sont plus en mesure de réduire leurs dépenses de première nécessité en coupant dans le superflu, en achetant des marques génériques et en utilisant des coupons. Les personnes à faible revenu sont plus susceptibles d’utiliser déjà ces stratégies. Elles sont donc incapables de diminuer leur budget sans couper dans l’essentiel. Pour protéger le pouvoir d’achat des personnes à faible revenu, il faudrait que leur salaire augmente plus rapidement que l’inflation.
Taux d’intérêt : Le taux directeur de la Banque du Canada a grimpé à 2,5 % à la mi-juillet et la banque a prévenu qu’il pourrait l’augmenter encore plusieurs fois d’ici la fin de 2022. L’ampleur de l’augmentation des taux d’intérêt dépendra de l’inflation qui peut continuer de dépasser les prévisions ou diminuer. Parmi les autres indicateurs que la Banque du Canada surveillera, mentionnons la croissance de l’emploi et des salaires. L’augmentation du taux directeur est censée réduire les prix en réduisant la demande des consommateurs. Si la croissance de l’emploi et des salaires est forte, la Banque du Canada craindra que la demande des consommateurs sera également forte et elle réagira en augmentant encore son taux directeur.