Cette section bonifiée d’Orientations économiques étudie plus en détail les répercussions économiques de la COVID-19 : les faits, les prévisions et ce que ces données signifient pour nos membres.
Croissance économique : La Banque du Canada estime que l’économie canadienne reculera de 5,5 % en 2020, mais que la croissance sera de près de 4 % en 2021 et en 2022. Aux États-Unis, le plus important partenaire commercial du Canada, la reprise est beaucoup plus incertaine, car le nombre de cas de COVID-19 continue d’augmenter. Les nouvelles prometteuses concernant les vaccins à l’essai laissent présager une reprise économique complète à terme, mais la reprise dépend entièrement de la gestion de la santé publique à l’échelle mondiale.
Emplois : Même s’il existe des différences importantes entre les secteurs et les provinces et que de nombreux membres du SCFP mis à pied n’ont toujours pas repris le travail, la plupart des emplois perdus en avril au sein de l’économie canadienne ont été récupérés. Le reste du rattrapage devrait s’effectuer lentement. Le taux d’emploi au Canada est passé de 61,8 % en février à 52,1 % en avril. En octobre, cet indicateur s’était nettement redressé, atteignant 59,4 %. Il y a encore 1,8 million de travailleurs au chômage qui cherchent un emploi, et 500 000 autres qui veulent un emploi mais qui n’en cherchent pas en raison des conditions économiques. Le chômage de longue durée a augmenté de façon spectaculaire : près d’un demi-million de chômeurs sont sans travail depuis 27 semaines ou plus.
Salaires : Les effets profonds et dramatiques de cette récession affecteront les négociations. En effet, les employeurs du secteur public seront probablement réticents à offrir des augmentations salariales. Les primes temporaires versées à plusieurs travailleurs essentiels ont pris fin, même si, parmi les employeurs du secteur privé, on trouve certaines des plus grandes entreprises qui ont non seulement poursuivi leurs activités pendant la pandémie mais aussi augmenté leur rentabilité. La nécessité de recruter davantage de travailleurs dans les garderies, en éducation et en santé et le besoin de les conserver pourraient entraîner des augmentations salariales attendues depuis longtemps dans ces secteurs.
Inflation : L’inflation globale a été minime en septembre, s’établissant à 0,5 %. La Banque du Canada s’attend à ce qu’elle demeure faible pendant un certain temps, laissant une marge de manœuvre importante aux gouvernements pour augmenter leurs dépenses sans provoquer une inflation excessive.
Taux d’intérêt : La Banque du Canada prévoit maintenir son taux directeur à 0,25 % pendant une période prolongée, puisque l’inflation demeure bien en deçà de sa fourchette cible de 1 à 3 %. La banque a légèrement ralenti la cadence de son programme d’achat d’obligations du gouvernement fédéral, privilégiant l’achat d’obligations à plus long terme. L’un des objectifs de la banque au début de la pandémie était de veiller à ce que le marché secondaire des obligations du gouvernement, où les investisseurs achètent et vendent des obligations les uns aux autres, continue de fonctionner sans heurt. C’est sur le marché des obligations à court terme que ce besoin a été le plus grand. Le passage à la dette à plus long terme stimulera davantage l’économie par dollar investi, car il aura un effet plus important sur les taux d’emprunt offerts par les banques commerciales aux particuliers et aux entreprises. La Banque du Canada s’attend à ce que ce changement stimule au moins autant l’économie que les mesures prises antérieurement. Les emprunts du gouvernement demeurent abordables, le taux d’intérêt pour les obligations du gouvernement fédéral sur 30 ans étant de 2 %.