Les travailleuses et travailleurs des services de développement de Community Living Espanola (CLE), dans le Nord de l’Ontario, se sont massivement prononcés en faveur de la grève, rejoignant ainsi des milliers d’autres travailleuses et travailleurs des services sociaux de l’Ontario dans le cadre de la campagne « Prêts à se battre ». Ils et elles réclament un salaire équitable, de la considération, ainsi que les fonds nécessaires pour répondre aux besoins de certaines des personnes les plus vulnérables de l’Ontario.
Cela fait des années que ces travailleuses et travailleurs sont confrontés à des salaires de misère, à un manque chronique de personnel et à un risque d’épuisement professionnel. Ces difficultés, latentes depuis longtemps, sont devenues insupportables avec l’adoption du projet de loi 124 de Doug Ford, qui plafonnait les augmentations salariales à une époque de hausse vertigineuse de l’inflation, prenant ainsi de l’argent dans les poches des travailleuses et des travailleurs. Même après l’abrogation de la loi il y a déjà plus de 1 000 jours, ces personnes attendent toujours que le gouvernement leur rembourse ce qui leur a été pris.
« Nos membres aident les personnes qui ont des troubles du développement à mener une vie épanouie. Mais pendant que nous aidons les autres, nous avons du mal à payer notre loyer et notre épicerie », explique Shawna Dubreuil, travailleuse de première ligne auprès de cette clientèle et présidente du SCFP 2462, lequel représente environ 30 membres de l’organisme. « Moins d’un tiers des employé(e)s de CLE travaillent à temps plein, mais le personnel à temps partiel travaille souvent huit jours d’affilée, soit plus de 40 heures par semaine, sans bénéficier des mêmes avantages sociaux. Ce travail épuise notre personnel, et les individus en souffrent. »
Le vote de grève survient après plusieurs mois d’efforts déployés dans le cadre de la campagne « Prêts à se battre », qui rassemble des milliers de membres du SCFP et de l’OPSEU/SEFPO œuvrant dans plus de 50 organismes de services sociaux de l’Ontario. La campagne réclame des salaires équitables et de nouveaux investissements dans les services communautaires après des années de négligence et le plafonnement inconstitutionnel des salaires imposé par le projet de loi 124 du gouvernement Ford.
Si quelques travailleuses et travailleurs du secteur public ont été indemnisés pour leurs pertes salariales, les conservateurs de Doug Ford ont ignoré ceux et celles qui constituent l’épine dorsale de l’économie des soins en Ontario.
« Demandez aux parents d’enfants inscrit(e)s sur la liste d’attente pour troubles de l’autisme ou aux travailleuses et travailleurs de la protection de l’enfance qui sont contraints de loger des enfants dans des motels, et ils vous diront que nos services sociaux sont au bord de l’effondrement. Cela fait des années que ce gouvernement sous-finance les organismes et néglige leurs travailleuses et travailleurs au détriment des communautés », s’indigne Fred Hahn, président du SCFP-Ontario. « Voilà ce qui explique aujourd’hui les listes d’attente et la présence de travailleuses et travailleurs dans les banques alimentaires. Nous méritons mieux en Ontario, et nous sommes prêt(e)s à nous battre pour nos emplois, pour la qualité des services et pour la santé de nos communautés. L’époque où les travailleuses et travailleurs des services sociaux acceptaient sans broncher les miettes que leur donnait le gouvernement, elle est terminée. Nous lutterons jusqu’au bout. »
Le vote de grève au SCFP 2462 s’inscrit dans une vague grandissante de mesures concertées dans l’ensemble des services sociaux de l’Ontario. Des dizaines de sections locales ont déjà tenu un vote de grève, et d’autres suivront bientôt, préparant ainsi le terrain pour un mouvement coordonné, à moins que la province ne décide d’agir.