La composante d’Air Canada du SCFP, le syndicat représentant les 10 000 agent(e)s de bord à Air Canada et Air Canada Rouge, a déposé une demande de conciliation auprès du ministère fédéral du Travail, expliquant être arrivée à une impasse avec la partie patronale.
« On a formulé des propositions raisonnables, équitables et qui s’imposent depuis longtemps, mais l’employeur piétine et ne semble pas prendre le processus au sérieux », soutient Wesley Lesosky, agent de bord depuis 24 ans et président de la composante d’Air Canada du SCFP.
La convention collective, qui est entrée en vigueur en 2015, a expiré le 31 mars dernier. « La réalité n’est plus du tout la même qu’en 2015, mais l’employeur refuse de l’admettre, dénonce l’agent de bord. Nos charges de travail ont explosé, le coût de la vie est en hausse vertigineuse et nos conditions de travail se dégradent de jour en jour. On ne peut plus se satisfaire du statu quo. »
Une rémunération équitable est la principale requête des agent(e)s de bord. Le syndicat cherche notamment à mettre fin au travail non payé. La campagne Air Canular, lancée en décembre 2024, étalait d’ailleurs au grand jour ce problème. Les agent(e)s de bord d’Air Canada peinent à joindre les deux bouts. À l’embauche, les agent(e)s de bord à Air Canada qui travaillent à temps plein reçoivent à peine 1 951,30 $ par mois, un salaire insuffisant pour vivre adéquatement.
Le syndicat a présenté des offres raisonnables visant notamment à améliorer les horaires, les clauses relatives à la sécurité et au temps de repos, la sécurité de retraite et les conditions de travail.
En avril 2023, le SCFP a lancé la campagne Le travail non payé, c’est du vol, et a fait pression sur le gouvernement fédéral pour qu’il corrige les lacunes du Code canadien du travail qui permettent aux transporteurs aériens de forcer les agent(e)s de bord à travailler en moyenne 35 heures par mois sans rémunération. Les agent(e)s de bord ne sont pas payé(e)s pendant l’embarquement et le débarquement, lorsqu’elles et ils prêtent assistance à des personnes à mobilité réduite, et pendant les vérifications de sécurité cruciales avant le vol. Les libéraux ont refusé de reconnaître cette situation et de prendre des mesures pour y remédier.
Lorsqu’un conciliateur fédéral sera désigné, il aura jusqu’à 60 jours pour aider les parties à s’entendre. Au terme de cette période, les parties doivent respecter une période de répit de 21 jours avant de mettre en œuvre des moyens de pression. Si, à l’issue de ce délai, aucun accord n’est conclu, le syndicat peut exercer des moyens de pression s’il a obtenu un mandat de grève et donné un préavis de 72 heures à l’employeur.