Il n’est pas toujours facile de chiffrer l’incapacité du gouvernement à prendre soin de la population ontarienne, mais près d’un million d’Ontarien(ne)s ont recours à l’aide sociale et connaissent le montant exact dont ils ont besoin. Les prestations des personnes qui bénéficient du programme Ontario au travail (OT) se situent 1 569 $ en deçà du seuil de la pauvreté chaque mois, alors que les personnes qui bénéficient du Programme ontarien de soutien aux personnes handicapées (POSPH) s’en sortent légèrement mieux, puisque cet écart est de 575 $ par mois.

Alors que l’écart entre le coût de la vie et les prestations d’aide sociale ne cesse de croître, un plus grand nombre de personnes sont réduites à la pauvreté par des lois favorisant l’appauvrissement, ce qui entraîne des répercussions désastreuses, comme la précarité du logement, des repas omis et un profond désespoir.

C’est le message transmis par la coalition Raise the Rates, une initiative citoyenne de lutte contre la pauvreté dirigée par des organisations communautaires, des cliniques d’aide juridique, des banques alimentaires, des syndicats et des militant(e)s. Après avoir organisé des événements à Ottawa, Hamilton et Sudbury, la coalition a communiqué son message à Queen’s Park en organisant une conférence de presse et un rassemblement le 24 octobre.

« Vivre sous le seuil de pauvreté et être constamment laissés pour compte a des effets néfastes sur les gens. Nous vivons dans la province la plus riche de l’un des pays les plus riches du monde. Le message des gouvernements successifs, c’est que certaines personnes peuvent être laissées pour compte », a déclaré Ron Anicich, un membre de l’Action Coalition du POSPH. « Nous n’accepterons plus cette situation. Personne ne devrait vivre dans la pauvreté. Si nous voulons construire une société juste, ce principe doit devenir la pierre angulaire des politiques gouvernementales. »

La coalition Raise the Rates demande donc au gouvernement de l’Ontario de doubler les prestations d’aide sociale. Cette demande, autrefois radicale, est aujourd’hui reprise par des partis d’opposition, des banques alimentaires, Centraide et plusieurs autres qui sont aux prises avec les conséquences perpétuelles de lois favorisant l’appauvrissement.

« Le gouvernement conservateur de Doug Ford fait cavalier seul dans ce dossier. Les conservateurs sont les seuls à observer ce taux de pauvreté dans la province et à l’accepter », a déclaré Fred Hahn, président du SCFP-Ontario. « L’aide sociale est notre filet de sécurité. Elle nous permet d’investir dans nos communautés pour changer des vies. Elle reconnaît la dignité fondamentale que nous avons tous, et notre responsabilité collective, les uns envers les autres, d’aider les personnes les plus vulnérables. Le système actuel condamne les gens à la pauvreté. Les résultats délibérés des choix de ce gouvernement sont la précarité et la souffrance. Il est obligé à trouver une solution. »

Quelques chiffres

  • Selon le panier de consommation du gouvernement fédéral, le seuil de pauvreté en Ontario est de 2 302 $ par mois.
  • Une personne seule qui bénéficie du programme Ontario au travail reçoit un montant maximal de 733 $ par mois.
  • Les prestations du programme Ontario au travail sont gelées depuis 5 ans, alors que l’inflation s’est élevée à environ 20 % au cours de cette période.
  • Une personne seule qui bénéficie du soutien aux personnes handicapées reçoit un montant maximal de 1 308 $ par mois.