Des syndicats représentant environ 25 000 travailleurs et travailleuses de soutien en soins de santé au Manitoba ont annoncé hier, par avis officiel, qu’une grève sera déclenchée le 8 octobre 2024 si aucun accord équitable n’est conclu d’ici cette date. Ces travailleuses et travailleurs, membres du SCFP et du Manitoba Government and General Employee’s Union (MGEU), comprennent des aides-soignant(e)s, des préposé(e)s à la buanderie, des aides-diététistes, des secrétaires-réceptionnistes ainsi que des coordonnatrices et coordonnateurs des loisirs dans les centres de soins de santé et les établissements de soins de longue durée, sans oublier les employé(e)s du programme de soins à domicile. Ces travailleuses et travailleurs du secteur de la santé figurent parmi les moins bien rémunéré(e)s au Canada, avec un salaire de départ d’à peine 17,07 dollars de l’heure.

« Si le Manitoba veut vraiment régler le problème dans le secteur des soins de santé, il devra résoudre la pénurie de personnel, donc verser des salaires justes et concurrentiels au personnel de soutien en soins de santé », a déclaré la présidente du SCFP, Gina McKay. « Les emplois dans le secteur qui étaient autrefois très recherchés ne sont plus concurrentiels. Il en résulte une augmentation des taux de vacance du personnel, ce qui a des répercussions négatives sur les patient(e)s et la population. »

Bon nombre de ces emplois, souvent physiquement exigeants, commencent à peine au-dessus du salaire minimum. Trop souvent, la population du Manitoba se tourne vers d’autres emplois pour accéder à de meilleures conditions. Même si ces travailleuses et travailleurs avaient accepté la dernière offre de l’employeur, il resterait le personnel en soins de santé le moins bien rémunéré au Canada.

« On ne peut pas s’attendre à régler la situation dans le secteur des soins de santé si on a le personnel de la santé le moins bien rémunéré au Canada. La dernière offre des employeurs n’est pas suffisante pour recruter et retenir les travailleuses et travailleurs nécessaires au bon fonctionnement de notre système de santé », a déclaré Kyle Ross, président du MGEU. « Il est cher et inutile de faire continuellement appel continuellement à des agences privées pour pallier le manque de personnel. Le Manitoba doit plutôt accroître son effectif de la santé afin de fournir les soins que méritent les patient(e)s et la population. »

« Chaque jour où l’employeur ne s’attaque pas à ces problèmes, la situation des soins aux patient(e)s et à la population se détériore davantage, a déclaré Kyle Ross. La grève est un dernier recours, mais les soins de santé au Manitoba vivent une crise, et cette crise exige une intervention urgente. »

La présidente du SCFP et le président du MGEU ont souligné la nécessité d’avoir une équipe complète pour améliorer la qualité des soins de santé. En déposant un avis de grève aujourd’hui, le SCFP et le MGEU espèrent convaincre l’employeur à revenir à la table de négociation pour parvenir à un accord équitable qui reconnaît le rôle de ces travailleuses et travailleurs en tant que membres essentiels de l’équipe de soins de santé.

Les comités de négociation du SCFP et du MGEU sont prêts à reprendre les négociations dès que possible pour tenter de parvenir à un règlement avant le 8 octobre. En attendant, les deux syndicats se sont préparés à une grève si cela s’avérait nécessaire. Dans ce contexte, des accords ont été négociés avec l’employeur, conformément à la législation provinciale, pour assurer la continuité des services de santé essentiels en cas de grève.