En réponse à de nouvelles recherches montrant que la population ontarienne plus aisée bénéficie de manière disproportionnée des cliniques à but lucratif, le Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO) du SCFP, CSHO-SCFP, demande à la province de mettre fin au financement public des interventions chirurgicales privées et d’investir dans des traitements chirurgicaux de la cataracte fournis par les hôpitaux publics.
Une étude publiée hier dans le Journal de l’Association médicale canadienne (JAMC) révèle que les taux d’interventions chirurgicales dans les cliniques privées à but lucratif ont augmenté de 22 % pour la population ontarienne la plus aisée, mais ont diminué de 9 % pour celle à faible revenu.
« C’est exactement ce que l’on redoutait en se basant sur l’expérience d’autres pays », a déclaré Michael Hurley, président du CSHO-SCFP. « Notre système de santé est progressivement vendu à des investisseurs qui peuvent en tirer un profit substantiel en servant les riches au détriment des gens ordinaires. Ce modèle à deux vitesses va à l’encontre du principe fondamental des soins de santé publics au Canada, soit un accès fondé sur les besoins et non sur la capacité de payer. »
L’étude du JAMC a appuyé les constatations d’un rapport de l’Ontario Health Coalition d’avril 2024, qui a mis en évidence de nombreux exemples de vente incitative illégale dans des cliniques privées. Le rapport révélait que des personnes avaient déboursé jusqu’à 8 000 dollars pour une intervention.
Michael Hurley a affirmé que les cliniques privées non seulement discriminent les personnes en situation socioéconomique défavorable, mais qu’elles pénalisent également les contribuables. Une enquête de la CBC de 2023 a révélé que les interventions chirurgicales en pratique privée sont environ deux à trois fois plus coûteuses que les mêmes interventions effectuées dans les hôpitaux publics.
Le syndicat s’inquiète également du fait que le financement accru accordé par le gouvernement aux cliniques privées prive le système public de ressources, où les pénuries de personnel perturbent de plus en plus les soins aux patient(e)s.
« Nos impôts devraient être investis dans les hôpitaux publics », a déclaré Sharon Richer, secrétaire-trésorière du CSHO-SCFP. « La recherche a montré qu’il est possible de réduire les listes d’attente en augmentant les heures d’ouverture dans les installations existantes. C’est de toute évidence l’utilisation la plus rentable des ressources en plus d’être équitable pour les patient(e)s. Mais le fait que ce gouvernement opte pour la privatisation nous indique que son objectif premier est d’ouvrir un marché et non de résoudre le problème des listes d’attente. »
En octobre, le syndicat lancera une tournée à l’échelle de la province pour faire campagne contre la politique trompeuse du « cheval de Troie » du gouvernement, qui consiste à qualifier la privatisation de panacée, alors qu’elle fait des ravages dans le système public de soins de santé.