Le plus grand syndicat du Canada, le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), dénonce l’ordonnance d’arbitrage exécutoire du gouvernement fédéral à l’encontre des cheminots représentés par Teamsters Canada qui s’apprêtaient à entamer une grève légale. Le ministre du Travail, Steven MacKinnon, a demandé au Conseil canadien des relations industrielles (CCRI) de mettre fin à tout arrêt de travail et d’imposer l’arbitrage exécutoire.
Le SCFP affirme que la décision crée un dangereux précédent pour les futurs conflits de travail, et envoie le signal aux entreprises canadiennes que lorsque les négociations deviennent difficiles, le gouvernement fédéral viendra toujours à leur rescousse pour les aider à bafouer les droits de leurs employé(e)s.
« Une fois de plus, on voit ce gouvernement libéral se comporter comme les conservateurs de Harper avant eux en ce qui concerne les droits des travailleuses et travailleurs, a déclaré le président national du SCFP, Mark Hancock. Il semble que les entreprises qui ne veulent pas négocier un contrat équitable avec leurs employé(e)s n’ont qu’à prendre le téléphone et à demander au ministre MacKinnon de faire le sale boulot à leur place. Il est odieux qu’un gouvernement sape ainsi le pouvoir de négociation des travailleuses et travailleurs. »
Le SCFP estime que le recours forcé à l’arbitrage exécutoire est une attaque contre le droit à un processus de négociation collective et est incompatible avec la Constitution. S’attaquer au droit de grève ne fait que miner davantage les fondements de la paix industrielle et de la liberté d’association protégées par la Constitution.
« Le rôle du gouvernement fédéral est de soutenir les travailleuses et travailleurs canadiens et de veiller à ce que tout le monde respecte les règles dans les négociations collectives, et non pas de favoriser les multinationales et de faire pencher la balance en leur faveur, a déclaré la secrétaire-trésorière nationale du SCFP, Candace Rennick. C’est tellement décevant de voir les libéraux agir ainsi à peine quelques semaines après que le Parlement ait adopté une loi historique favorable aux travailleuses et travailleurs dans le projet de loi C-58. »
Le SCFP représente plus de 30 000 travailleuses et travailleurs dans les secteurs sous réglementation fédérale, y compris les compagnies aériennes, les ports et les communications.