Depuis des années, les jeunes qui languissent sur des listes d’attente savent que tout ne tourne pas rond aux Services d’aide aux enfants et aux familles de Kinark. Parallèlement, les travailleuses et travailleurs croulent sous le nombre croissant de dossiers à traiter et le manque de ressources. Grâce à un vote massif pour la grève, quiconque se préoccupe du bien-être des enfants et des familles de Peterborough et du comté de Northumberland devrait maintenant s’y intéresser.

Les membres du SCFP 2860 sont travailleuses et travailleurs sociaux, intervenant(e)s auprès des enfants et des jeunes, et travailleuses et travailleurs du programme de visites surveillées, ou font partie du personnel administratif ou des employé(e)s qui soutiennent les enfants, les jeunes et les familles en fournissant des traitements à domicile 24 heures sur 24, en travaillant dans les écoles et en offrant des services thérapeutiques. La semaine dernière, plus de 70 % des membres ont exercé leur droit de vote, parmi lesquels 90 % étaient en faveur de la grève.

« En juin, nous avons déposé une pétition signée par des dizaines de membres pour demander au conseil d’administration de nous aider à dénouer cette impasse et de veiller à ce que le personnel voie un avenir à cette agence. On n’a même pas daigné nous répondre. Nous, les enfants et les familles qu’on épaule depuis si longtemps avons été ignoré(e)s, mais le conseil ne peut pas ignorer ce vote de grève », souligne Susan Soars, intervenante auprès des enfants et des jeunes et présidente du SCFP 2860. « Les jeunes que nous aidons dans les écoles et nos établissements ont des besoins complexes, et beaucoup ont vécu des traumatismes ou des problèmes familiaux. Ces jeunes méritent un suivi régulier d’une travailleuse ou d’un travailleur qualifié, et non une place sur une liste d’attente. Quant aux employé(e)s, on leur doit un salaire équitable face à la flambée du coût de la vie. »

Au cours des dernières années, l’agence a connu un problème de roulement de personnel. Avec l’augmentation du nombre de cas, la pression à traiter des dossiers, les salaires relativement bas et le manque de respect généralisé de la part de la direction, bien des gens considèrent les Services d’aide aux enfants et aux familles de Kinark comme un tremplin vers de meilleurs emplois ailleurs. Par conséquent, les jeunes reçoivent l’aide d’une équipe toujours changeante. Mais encore faut-il que leur nom soit retiré de la liste d’attente.

« Nous voulons que nos services bénéficient d’un investissement considérable pour que les familles puissent compter sur nous, et que le personnel sache qu’il a un avenir ici. Au contraire, on accorde des salaires toujours plus élevés à la direction. Cathy Paul, la directrice générale, a reçu une augmentation de près de 50 000 $, soit presque le salaire annuel de nos membres. Ce n’est pas juste, et on en comprend que notre travail n’a pas d’importance, s’indigne Susan Soars. Notre travail compte. Les familles qu’on soutient comptent. Notre santé mentale compte. Et on sait que les gens de Peterborough et du comté de Northumberland seront là pour nous aider à conclure une entente allant en ce sens. »

Même si aucune date n’est prévue pour que les deux parties reviennent à la table, les travailleuses et travailleurs gardent espoir que la direction leur offre une entente équitable.