Déclaration de Joe Tigani, aide-enseignant et président du Conseil des syndicats des conseils scolaires de l’Ontario du SCFP (CSCSO) :
Vendredi après-midi, le ministre de l’Éducation de l’Ontario, Stephen Lecce, annonçait le montant du financement que le gouvernement provincial fournira aux conseils scolaires pour la prochaine année scolaire, ainsi que les nouvelles modalités de présentation de ces informations, ce que le ministre qualifie de « nouveau modèle de financement ».
Le nouveau modèle de financement du gouvernement conservateur de Doug Ford n’est pas fondamentalement différent de l’ancien.
Le financement par élève n’augmentera que de 1,86 % en 2024-2025, ce qui est inférieur à l’inflation prévue par le gouvernement lui-même. Dans le budget provincial 2024 déposé il y a un peu plus d’un mois, le gouvernement indiquait que l’inflation sera de 2,6 % en 2024 et de 2 % en 2025.
Au cours de la dernière année (12 mois de mars 2023 à mars 2024), l’inflation a été de 2,9 %. Selon le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA), la différence entre cette augmentation réelle des coûts et ce que le gouvernement provincial accordera aux conseils scolaires l’an prochain représente une perte d’environ 300 millions de dollars pour les écoles, soit près de 141 $ par élève.
Le changement cosmétique consistant à reclasser 18 subventions provinciales en six « piliers de financement » n’est pas non plus très utile.
La simplicité apparente - 12 piliers de moins que le nombre de subventions - est superficielle dans la mesure où le modèle de financement repose toujours sur un ensemble complexe de calculs, tel qu’indiqué dans le document exhaustif de 310 pages intitulé Guide technique pour les conseils scolaires 2024-2025. En fait, ce document compte 61 pages de plus que le Document technique 2023-2024 de 249 pages publié l’année dernière.
Le ministre Lecce n’a fait que rendre plus difficile pour les parents et les travailleurs et travailleuses de l’éducation de comparer la valeur réelle du sous-financement des écoles d’une année à l’autre sous ce gouvernement conservateur.
De toute évidence, le ministre Lecce et le premier ministre Doug Ford savent qu’encore une fois, ils floueront les élèves et les parents en septembre prochain.
Ce qui a été annoncé ne fait rien pour résorber la pénurie de personnel scolaire et n’investit malheureusement pas pour accroître la taille du personnel de première ligne, ce qui améliorerait la vie des élèves et des parents.
Ce qui est frustrant, c’est que le gouvernement provincial dispose des ressources nécessaires pour faire beaucoup mieux que ces réductions, mais il choisit de ne pas le faire.