Les personnes déléguées au congrès du SCFP-C.-B. ont eu droit à une discussion stimulante lors du forum Mobiliser pour gagner ! Les panélistes ont partagé leurs expériences, ainsi que les stratégies et les outils qu’ils ont utilisés pour faire croître le mouvement syndical.
Le forum était animé par Adrienne Smith, ancienne militante et dirigeante de section locale du SCFP, aujourd’hui avocate. Trois panélistes ont participé à la discussion, dont deux qui ont aidé à organiser des campagnes de recrutement dans des secteurs qui ne sont généralement pas connus pour leur syndicalisme, et un autre qui a été à l’avant-garde d’une grève provinciale massive.
Sarah Broad est étudiante et barista chez Starbucks. Au plus fort de la pandémie, ses collègues et elles se sentaient vulnérables, leur employeur étant indifférent à leur bien-être. En moins d’un an, Sarah a mené une campagne de syndicalisation avec les Métallos et a aidé à obtenir une première convention collective dans son Starbucks de la région de Victoria.
« Beaucoup d’entre nous avaient en tête que ce que nous faisions était de la main-d’œuvre non qualifiée. Je déteste ce terme parce qu’aucune main-d’œuvre n’est non qualifiée », a-t-elle déclaré en racontant les débuts de sa campagne. « Nous sommes toujours le seul Starbucks ayant une convention collective, c’est encore très frais… Tout le monde mérite de se sentir en sécurité et valorisé au travail. »
Thomas Reimer est cinéaste et préposé au magasin de cannabis Seed & Stone. Il a aidé à syndiquer son magasin auprès des TUAC. En novembre 2022, son unité de négociation a conclu sa première convention collective, une entente qui a été ratifiée à l’unanimité.
« Amener les gens à riposter, puis voir le patron leur dire qu’ils sont trop exigeants, c’est éreintant », a-t-il confié à propos des défis qu’a rencontrés sa campagne dans les premiers jours. « Progresser à petits pas, maintenir la solidarité dans l’équipe, descendre l’échelle pour que d’autres y grimpent, c’est ce que nous avons gardé en tête. »
Stephen Drost est un travailleur social membre du SCFP 1418. Il est président du SCFP Nouveau-Brunswick depuis 2021. Après des décennies d’augmentations salariales extrêmement faibles, voire nulles, Stephen et le SCFP-Nouveau-Brunswick ont élaboré la stratégie Négocions vers l’avant. Il s’agissait d’un processus de quatre ans pour éduquer et mobiliser les membres du SCFP. Ce plan a connu son point culminant lorsque dix sections locales du SCFP, représentant plus de 22 500 membres, ont déclenché une grève provinciale coordonnée.
« Nous nous sommes assurés que nos membres savaient ce qui se passait, et cela a rendu fou notre premier ministre », a expliqué Stephen à l’auditoire, tout en soulignant l’importance qu’ont des membres informés dans la mobilisation. « Nos membres ont pris conscience de leur valeur et de ce qu’ils devaient faire. Cela leur a permis d’obtenir les meilleurs contrats qu’ils aient vus en dix ou quinze ans. »