L’énoncé économique de l’automne présenté aujourd’hui est la preuve que le gouvernement Ford n’a pas entendu le tollé qui s’élève à travers la province, estiment les dirigeants du SCFP-Ontario, qui préviennent que la population ontarienne souffrira de la négligence persistante des services publics.
Présenté aujourd’hui par le ministre des Finances Peter Bethlenfalvy, l’énoncé économique de l’automne du gouvernement en rajoute en matière de sous-financement des services vitaux et continue plutôt de favoriser les restrictions et les réductions d’impôt qui dégarnissent les coffres de l’État à un moment où les services publics ont désespérément besoin d’investissements.
« Le gouvernement prétend que le moment est venu de faire preuve de retenue, qu’il ne peut pas investir, mais les données de l’énoncé d’aujourd’hui, tout comme les derniers rapports du Bureau de la responsabilité financière, démontrent le contraire », affirme le président du SCFP-Ontario, Fred Hahn.
« L’Ontario est en bonne santé financière. Doug Ford ne peut pas prétendre que l’État est pauvre, puis justifier le fait d’affamer les services publics à un moment où nos communautés souffrent d’un manque persistant d’investissements publics. »
Voici quelques observations faites par le SCFP de l’Ontario au sujet de l’énoncé économique de l’automne :
- L’Ontario est la province canadienne qui dépense le moins en programmes par habitant. En tenant compte de l’inflation et de la croissance démographique, ses dépenses de programmes vont probablement diminuer de dix pour cent entre 2020 et 2024.
- Les bénéfices des entreprises ont connu deux années de croissance record : 24,2 pour cent en 2021 et 14,8 pour cent en 2022. Le gouvernement a donc raté sa chance d’augmenter les impôts sur les profits.
- Le Bureau de la responsabilité financière (BRF) est en désaccord avec le gouvernement en ce qui concerne le budget : il calcule que celui-ci affiche un excédent de 100 millions de dollars. Or, l’énoncé économique d’aujourd’hui affirme qu’il se solde par un déficit de 12,9 milliards de dollars.
Fred Hahn souligne que le manque d’investissements dans l’éducation publique (comme les membres du SCFP-Ontario du secteur de l’éducation l’ont si bien démontré), les pénuries de main-d’œuvre sans précédent et l’épuisement professionnel dans le domaine de la santé, le manque de financement pour les universités, les soutiens sociaux et le logement abordable, la réaction nationale à la loi spéciale 28 — tout cela devrait faire comprendre à Doug Ford qu’il ne peut pas continuer sur cette voie.
« Nos collectivités vivent de graves difficultés en raison du sous-financement et du sous-investissement dans les services publics qui perdurent depuis des décennies, explique M. Hahn. Les moyens de pression qu’ont exercés nos membres du secteur de l’éducation avaient pour cause profonde le refus d’écouter les travailleuses et travailleurs et le refus d’investir dans l’éducation publique. Et de ce côté, rien n’a changé. Chaque jour, on constate de plus en plus de preuves de la crise qui se déroule dans notre système de santé public. Et les conservateurs de Ford observent la scène les bras croisés. Pourtant, ces deux secteurs névralgiques ne représentent que deux des nombreux pans de nos services publics qu’on affame systématiquement. » Il ajoute que « l’entêtement du gouvernement à imposer un dogme économique discrédité nuit à la population, en plus d’être le signe d’une déconnexion totale avec les besoins et les souhaits des gens. »
Yolanda McClean, secrétaire-trésorière du SCFP-Ontario, rejette l’affirmation selon laquelle le fait d’accorder un salaire décent et des augmentations salariales équitables aux travailleurs et travailleuses plongerait la province dans une spirale salaires-prix inflationniste.