Les paramédics du Syndicat canadien de la fonction publique (FTPQ-SCFP 7300) et plusieurs autres membres du SCFP ont manifesté devant le bureau montréalais du premier ministre Legault. Ils soulignaient ainsi le deuxième anniversaire de l’échéance de leur convention collective.
Environ une centaine de manifestants ont rappelé que le gouvernement du Québec laisse traîner les négociations en longueur en refusant d’améliorer raisonnablement les salaires et conditions de travail. Leur profession est frappée de plein fouet par la dévalorisation et le manque de main-d’œuvre. Cela entraîne des répercussions sur les temps de réponse en cas d’appels d’urgence, de même que sur le maintien de l’expertise et la qualité des interventions.
« Dans nos rangs, on voit beaucoup de paramédics qui ont 5, 10, 12 ans de métier et qui décident de quitter la profession. Auparavant, c’était assez marginal, mais avec la pandémie et le manque de main-d’œuvre, ça prend des proportions vraiment alarmantes. Dans ce contexte-là, les horaires de faction, qui exigent une disponibilité 24 heures sur 24 pendant 7 jours, font très mal. Après nous avoir laissés deux ans sans convention collective, le gouvernement doit s’attaquer aux problèmes sans plus tarder », d’expliquer Benoit Cowell, président de la Fraternité des travailleurs et travailleuses du préhospitalier du Québec (FTPQ-SCFP 7300).
Le syndicat a profité de l’événement pour commenter le « Plan pour la réforme du système de santé » proposé plus tôt cette semaine par le ministre Dubé. Ce plan ambitieux misera en partie sur les personnes salariées du secteur préhospitalier. À la page 48 du document, on peut lire que le travail des paramédics a « grandement évolué », mais que l’organisation du système a du mal à suivre le rythme. Une politique visant à moderniser et à changer la culture du secteur, où l’on élargira le champ de pratique des paramédics, est jugée intéressante par la FTPQ. Mais elle rappelle au ministre qu’il devra commencer par le commencement : donner le mandat à ses négociateurs d’évaluer paritairement l’emploi et de négocier une classification acceptable pour le personnel du secteur.
Malgré des efforts importants de la partie syndicale, aucune discussion n’a été faite sur l’évaluation de l’emploi. La meilleure façon de s’assurer de l’évolution de l’emploi serait de le faire avec les syndicats représentant ces travailleurs et travailleuses, et non en leur imposant une structure qui date de 2006 et pour laquelle les évaluations syndicales n’ont jamais été prises en considération par la partie patronale. La FTPQ attend depuis des mois une réponse du Conseil du trésor sur l’évaluation qu’elle a faite des emplois.