Réagissant aux rapports déchirants de violence en classe, aux pressions exercées par le manque de personnel et au coût humain de la faiblesse des salaires et de la précarité d’emploi, les têtes dirigeantes du secteur scolaire du SCFP ont choisi les priorités du prochain cycle de négociations centrales, en 2022 : l’amélioration du salaire et des conditions de travail du personnel scolaire.
La décision a été prise cette fin de semaine par quelque 170 personnes déléguées à une assemblée organisée par le Conseil des syndicats des conseils scolaires de l’Ontario (CSCSO) du SCFP, qui négocie une convention collective centrale au nom de 55 000 travailleuses et travailleurs scolaires ontariens.
« Les conditions de ces gens sont directement liées à la qualité des soutiens et des services prodigués aux élèves dans les écoles. Or, en ce moment, tout le monde perd au change », explique la présidente du CSCSO, Laura Walton. « Nous sommes en crise, et nous allons utiliser le pouvoir de notre négociation collective pour trouver une issue. »
Avec un revenu annuel moyen de 39 000 dollars, les travailleuses et travailleurs scolaires sont les moins bien rémunérés du système scolaire. « Pourtant, précise Mme Walton, nous avons porté l’un des fardeaux les plus lourds du système pendant la pandémie. »
« Même au plus fort de la COVID, alors que les écoles étaient fermées dans toute la province, nous étions encore sur place pour soutenir les élèves ayant des besoins particuliers et rendre les écoles sûres. Le niveau de violence auquel nous sommes confrontés au travail a été décrit comme épidémique. Les gens quittent notre secteur en masse; les conseils scolaires n’arrivent pas à recruter et à retenir du personnel prêt à travailler à ce salaire et dans ces conditions. Avec le prochain cycle de négociations centrales, nous avons l’occasion de changer la donne. »
La réunion de la fin de semaine a débuté avec des allocutions du président national du SCFP Mark Hancock et de la secrétaire-trésorière Candace Rennick, suivis du président du SCFP-Ontario Fred Hahn et de la secrétaire-trésorière Yolanda McClean. Ils ont tous promis leur appui personnel, ainsi que celui du syndicat, aux sections locales scolaires du CSCSO et du SCFP pendant le prochain cycle de négociations centrales. Quant à la critique du NPD en matière d’éducation, Marit Stiles, elle a dit aux personnes déléguées que les néo-démocrates de l’Ontario soutiennent les travailleuses et les travailleurs dans leur lutte pour un meilleur salaire et de meilleurs services éducatifs.
Les têtes dirigeantes du secteur scolaire du SCFP se sont également inspirées de l’exemple de leurs homologues du Nouveau-Brunswick. Rappelons qu’en novembre, plus de 20 000 membres du SCFP de cette province ont débrayé pour obtenir des augmentations de salaire supérieures à la hausse du coût de la vie.
« Nos camarades du Nouveau-Brunswick nous ont montré que nous pouvons gagner en plaçant les salaires et les conditions de travail au cœur de nos priorités de négociation, tout en assurant des services de haute qualité », résume Laura Walton.
À la mi-2022, le CSCSO-SCFP prévoit amorcer le prochain cycle de négociations centrales avec le Conseil des associations d’employeurs (CAE) et le gouvernement provincial, dans le but de renouveler l’entente centrale sur les salaires, les avantages sociaux, les congés, les conditions de travail, la formation et la sécurité d’emploi. Parallèlement, environ 70 sections locales scolaires du SCFP négocieront le renouvellement de leur convention collective avec leur conseil scolaire.