Le SCFP-Québec, par l’entremise de son comité sur l’environnement, dénonce le volte-face de l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA), laquelle relève de Santé Canada, qui autorisera l’utilisation de deux pesticides néonicotinoïdes pourtant interdits depuis 2018.
Le comité juge scandaleuse la proposition d’augmenter les limites de résidus de glyphosate dans les légumineuses, tout comme celle de permettre trois fois plus de traces d’insecticides et de fongicides dans les petits fruits.
« Mais qu’est-ce qui a initié ces propositions ou décisions de l’ARLA? », se questionne Emmanuel Patola, président du comité sur l’environnement du SCFP-Québec. Selon ce dernier, ce sont les demandes et le lobbying constant des multinationales de pesticides comme Bayer et Syngenta auprès de l’ARLA qui ont influencé les décisions de celle-ci.
Il faut savoir que les néonicotinoïdes s’attaquent au système nerveux de tous les insectes pollinisateurs. Ils persistent longtemps dans l’environnement et peuvent s’accumuler dans les sols et les cours d’eau. Les impacts sur l’environnement sont conséquemment fort importants.
« Sur quelles bases l’ARLA a jugé « acceptable » l’usage à grande échelle de ces deux molécules toxiques, le thiaméthoxame et la clothianidine, interdites au pays en 2018 et qui le sont toujours dans l’Union européenne? », poursuit le président du comité. « Sur des études émanant, en vaste majorité, de fabricants de pesticides eux-mêmes ».
Le comité affirme qu’il est essentiel de réformer le système d’homologation des pesticides au Canada et de le rendre indépendant et transparent. La protection de la santé humaine et de l’environnement doit primer sur les intérêts de l’industrie des pesticides. Le processus doit également être démocratique et répondre aux attentes de la population. Les études scientifiques sur lesquelles se basent les décisions doivent, quant à elles, provenir de sources indépendantes et crédibles, entre autres des universités, des ONG et des gouvernements.