Selon le SCFP 5430, le syndicat représentant les prestataires de soins de santé publics à Regina, le rapport de l’ombudspersonne publié aujourd’hui montre à quel point les soins de longue durée privés à but lucratif ont laissé tomber les personnes âgées.
Intitulé Caring in Crisis, ce document explique que Parkside Extendicare a laissé tomber sa clientèle et son personnel sur plusieurs fronts : fourniture et port de masques, distanciation physique, ventilation et circulation d’air, dépistage du personnel, tests et regroupements. Le plus accablant est peut-être la constatation que, plusieurs mois après le début de la crise, Parkside Extendicare ne s’était pas encore doté de plan de pandémie pour faire face à une éclosion. Et elle n’a pas respecté l’ordonnance de santé publique du 18 novembre 2020 pendant les deux semaines qui ont précédé l’éclosion.
« Les personnes âgées ont bâti notre pays », rappelle Bashir Jalloh, vice-président du SCFP 5430. « En vieillissant, elles méritent de vivre dans le confort et la sécurité. Et leurs proches devraient avoir la certitude que le système de santé ne les laissera pas tomber. Mais Extendicare, le ministère de la Santé et la Régie de la santé de la Saskatchewan ont complètement laissé tomber les résidents et les familles au Parkside. Ils n’ont pas assuré une surveillance adéquate, ils n’ont pas veillé au respect des protocoles de sécurité et ils n’ont pas assuré la sécurité de la clientèle et du personnel. »
Le rapport note que 42 résidents de Parkside qui ont contracté la COVID-19 sont décédés pendant l’éclosion dans cet établissement. Les résidents ont été presque tous infectés, soit 194 sur 198. De plus, 132 membres du personnel ont contracté la COVID-19. Et après le transfert des pensionnaires au Regina Pioneer Village, ce fut au tour de la clientèle et du personnel de cet établissement de contracter la COVID-19.
« Quatre décès sur cinq en raison de la COVID-19 au Canada appartenaient à la clientèle ou au personnel d’un établissement de soins de longue durée, ajoute M. Jalloh. C’est la proportion la plus élevée au monde. Et bon nombre de ces éclosions se sont produites dans des foyers à but lucratif. En Saskatchewan, les soins de longue durée privés à but lucratif représentent environ quatre pour cent de l’ensemble des établissements, mais on y a recensé 37 pour cent des décès dus à la COVID-19. C’est inacceptable. Et cela met en évidence des problèmes systémiques dans les foyers de soins privés. »
Le rapport recommande que le gouvernement ne permette pas aux entreprises privées de gérer des établissements de soins spéciaux sans s’assurer qu’elles respectent les normes et pratiques qu’il suit dans ses propres installations. Le SCFP exhorte le gouvernement à aller plus loin : soustrayez le profit des soins aux personnes âgées et assurez-vous que la prestation des soins s’appuie sur les besoins de la clientèle et non sur ceux des actionnaires.
« Le profit ne devrait jamais passer avant la santé de nos personnes âgées, insiste Bashir Jalloh. Bon nombre de nos membres qui sont entrés au Parkside lorsque la Régie a pris le contrôle de l’établissement ont été choqués par les conditions qui y régnaient. Parkside Extendicare a rogné sur les protocoles de sécurité et a totalement échoué à suivre les directives provinciales sur le dépistage, la distanciation et le port du masque. De plus, il est évident que le gouvernement ne surveille pas adéquatement les entreprises privées. Le provincial doit intervenir et veiller à ce que cela ne se reproduise plus jamais. »
Le rapport appelle également le ministère de la Santé « à apporter des améliorations systémiques et structurelles significatives et durables au système de soins de longue durée de la Saskatchewan ».
« Pour y arriver, conclut M. Jalloh, le SCFP demande au gouvernement de s’engager dès maintenant à ce que tous les futurs établissements et lits de soins de longue durée soient détenus et exploités par la Régie. Cela comprend les 600 lits de soins de longue durée à Regina que le gouvernement a récemment annoncés. »