Kevin Wilson | Service des communications
De vieux différends relatifs aux revendications territoriales autochtones ont été ravivés l’été dernier dans la petite ville de Caledonia, à quelques minutes au sud de Hamilton. Pour la section locale 3906 du SCFP, il allait de soi d’offrir un soutien matériel à cette cause autochtone.
Après tout, la section locale qui représente le personnel enseignant de l’Université McMaster soutient diverses causes autochtones dans la région depuis plus d’une décennie. La section locale s’est particulièrement impliquée dans le conflit opposant les promoteurs immobiliers et la classe politique colonialistes aux Six Nations de la rivière Grand. Ces dernières soutiennent que la ville n’a jamais eu le droit de vendre les terres en question aux promoteurs.
Malheureusement, les efforts de la section locale 3906, bien qu’appréciés, parvenaient rarement, voire jamais, à galvaniser les membres de la section locale ou à renforcer les liens de solidarité entre le syndicat et les groupes autochtones qui prônent des changements dans les relations avec les forces colonialistes à travers le pays.
Cette fois, les choses ont été différentes, a souligné la présidente de la section locale 3906, Sharoni Mitra.
« Nos efforts et notre soutien ont contribué à renforcer les liens entre nos membres et la communauté autochtone locale », a-t-elle affirmé.
La participation des militant(e)s et des membres de la section locale 3906 a été stimulée par la dernière occupation de deux sites de développement domiciliaire par les membres des Six Nations et les personnes qui les appuient. Les sites ont été renommés 1492 Landback Lane, une référence amère à l’année où les colons européens ont pris contact pour la première fois avec les peuples autochtones des Amériques et, selon plusieurs membres des Six Nations, au vol des terres que leurs ancêtres occupaient.
Actuellement, l’implication du syndicat aux côtés des militant(es) des Six Nations qui défendent leurs terres se poursuit à un niveau sans précédent, notamment grâce au travail des membres du groupe de travail sur la solidarité autochtone (GTSA) de la section locale 3906 qui sont bien au fait des enjeux et extrêmement motivés.
Selon Sharoni Mitra, la section locale fournit au groupe deux ressources cruciales : du soutien matériel et l’autonomie dont il a besoin pour effectuer les tâches jugées importantes, et ce, sans aucune condition ni remise en question. Le groupe de travail fonctionne avec deux coprésidences, dont l’une est étudiante en sociologie et membre de la Première Nation Kanien’keha:ka (Mohawk), l’une des Six Nations de la rivière Grand.
« Grâce aux liens directs de Sonia avec cette communauté, nous avons vraiment pu renforcer ces relations », a expliqué Sharoni Mitra.
Parmi les tâches entreprises par le GTSA, mentionnons la sollicitation de propositions auprès d’organisations et de groupes militants dirigés par des Autochtones qui désirent d’obtenir une « subvention à l’impact communautaire » d’un maximum de 500 dollars pour des activités et des actions qui profitent aux communautés autochtones de la région, que cela se passe sur une réserve ou non.
Fournir un soutien matériel sans ou avec peu de conditions pourrait mettre un trésorier mal à l’aise, mais celui de la section locale 3906, Chris Fairweather, a souligné que les membres du syndicat sont si satisfaits de ce programme qu’ils ont récemment bonifié son budget.
« En fait, d’autres sections locales du SCFP nous ont même approchés pour offrir une contribution au budget du groupe de travail », a-t-il ajouté.
Pour Sharoni Mitra, l’un des aspects les plus gratifiants des efforts du GTSA va bien au-delà du financement de projets dignes d’intérêt. Lorsque le conflit s’est intensifié et que la police s’est mise à tester la solidité des barricades, des membres de la section locale 3906 se sont interposés pour défendre les manifestant(e)s, mettant leur propre vie en danger.
« Nous avons l’occasion de dialoguer avec les Autochtones selon leurs conditions, une chose que nous, en tant que mouvement, n’avons pas toujours faite. La relation du monde syndical avec les causes autochtones a été très compliquée au fil des ans. Cela nous permet d’amorcer un dialogue sérieux et vraiment positif », a-t-elle conclu.