Vue de la Vallée de Harrington dans le Canton de Harrington, Québec, Canada. Wikimedia. P199Le climat de travail continue de se dégrader dans le canton de Harrington, dans les Laurentides, où les sept cols bleus et cols blancs tentent de renouveler leur convention collective.

Au-delà des négociations qui demeurent ardues, la partie syndicale fait face également à une instabilité au niveau de la direction générale de la Ville. En effet, au cours des dix dernières années, sept directeurs généraux se sont succédé et la nouvelle directrice générale est en congé de maladie pour une période indéterminée.

L’employeur et le syndicat sont en négociation depuis le 10 septembre 2020. Avec l’implantation d’un processus de médiation intensive, les pourparlers allaient bon train. Cependant, le départ de la directrice générale et son remplacement par le maire ont fait dérailler la possibilité de conclure une entente rapide et satisfaisante.

En effet, lors de la dernière rencontre de médiation, celui-ci a proposé d’apporter des modifications au régime d’assurance collective de la municipalité. Cette demande ne faisait toutefois pas partie dès le début de la négociation et n’avait jamais été contestée auparavant par le conseil municipal.

De plus, et ce, à plusieurs reprises, le maire ainsi que le conseil municipal ont tenté de modifier unilatéralement la convention collective. Une plainte en vertu du Code du travail a été formulée, mais ceux-ci ont fait marche arrière avant le dépôt de cette dernière.

Par ailleurs, la partie syndicale reproche à la Ville de recourir à outrance à la sous-traitance même si les économies à cet égard ne sont pas significatives.  

« C’est le cas du déneigement qui, au début du mandat du maire et de ses conseillers, était exécuté en partie par les syndiqués. L’hiver dernier, aucun déneigement des routes ni des stationnements municipaux la fin de semaine n’a été exécuté par les cols bleus », a déclaré Stéphane Paré, conseiller syndical du SCFP.

Un autre point litigieux qui provoque la colère des salariés est sans aucun doute l’ajout de caméras de surveillance à l’intérieur du garage municipal. Alors que l’employeur prétend vouloir prévenir le vol de carburant et les infractions sur le bâtiment municipal, toutes se trouvent exclusivement à couvrir l’intérieur et non l’extérieur, là où sont principalement les éléments à protéger. Le syndicat considère ceci comme une violation de la Charte des droits de la personne, du Code civil et de la vie privée.

Les prochains mois risquent d’être tendus dans Harrington puisque ce dernier compte profiter des élections municipales de l’automne pour alerter la population. 

« Nous allons nous faire entendre lors de la campagne électorale. Nous inviterons tous les candidats à la mairie à discuter avec nous. Ce conseil municipal n’a aucune écoute ni respect pour des travailleurs qui sont des résidents de la municipalité et qui donnent de loyaux services depuis plusieurs années », de conclure M. Paré.