Les travailleurs de la municipalité régionale de Waterloo, en Ontario, représentés par le SCFP 1883, ont voté à 90 pour cent en faveur d’un mandat de grève. Le syndicat pourra s’en prévaloir pour déclencher un débrayage s’il ne parvient pas à conclure une entente qui protège les services vitaux de la série de compressions auxquelles ils ont été confrontés pendant la pandémie de COVID-19. La participation à ce vote a battu des records.
Le syndicat précise que ce vote ne signifie pas qu’il y aura inévitablement un conflit de travail, mais celui-ci montre tout le sérieux qu’accordent les membres à la négociation d’un contrat équitable qui protège des coupures les travailleurs de première ligne et les services publics vitaux.
« Nous sommes à la recherche d’un contrat qui protège nos membres et les services sur lesquels les gens comptent », explique Noelle Fletcher, présidente du SCFP 1883. « Nous avons vu nos services être attaqués à un moment où les gens en avaient plus que jamais besoin. En pleine pandémie, la municipalité régionale a décidé de fermer les garderies municipales; ce sont à peu près les seules à s’occuper adéquatement des enfants ayant des besoins particuliers. Des travailleurs de première ligne ont été mis à pied, alors que nous devrions consacrer toutes les ressources possibles à la sécurité des citoyens et au bon fonctionnement des services. »
En plus de la fermeture des garderies et des coupures dans d’autres services, la municipalité régionale de Waterloo a éliminé des emplois à temps plein tout en augmentant le nombre de postes temporaires.
« Les services que nous fournissons sont plus importants que jamais, estime Mme Fletcher. Et nos membres ont montré qu’ils étaient prêts à se mobiliser pour la communauté et à faire le nécessaire pour assurer sa sécurité. Certains de nos membres ont accepté un nouveau poste dans les soins de longue durée, la santé publique, les refuges ou les cliniques COVID, parce que c’est ce dont la communauté avait besoin. Nous avons été là pour les citoyens. Or, alors que le travail ne manque assurément pas, des emplois à temps plein ont été supprimés ou transformés en postes temporaires. Il n’y a tout simplement aucune excuse pour éliminer de bons emplois dans la région alors que le coût de la vie monte en flèche et que nos services sont plus que jamais nécessaires. »
Les négociations entre les parties se poursuivront en présence d’un conciliateur nommé par le gouvernement provincial, mais aucune date n’a été retenue pour l’instant. Noelle Fletcher ajoute que « c’est la municipalité régionale qui a réclamé la conciliation, ce qui nous rapproche d’autant plus d’un éventuel arrêt de travail. Nos membres veulent continuer à offrir un service de qualité aux citoyens. »
Le SCFP 1883 représente plus de 900 cols blancs qui œuvrent dans la santé publique, l’informatique, les finances, le logement, les musées, les bibliothèques, l’application des règlements, l’ingénierie, l’aéroport, les dépotoirs, les transports et les services sociaux, entre autres. Leur dernière convention collective, d’une durée de quatre ans, a expiré le 30 juin 2020.