Selon le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) qui représente près de 10 000 agents de bord d’Air Canada et d’Air Canada Rouge, le programme d’aide fédéral de 5,9 milliards de dollars pour Air Canada annoncé lundi soir ne respecte pas l’engagement pris envers les travailleurs.
L’accord prévoit des prêts remboursables pour la compagnie aérienne si elle rétablit des dessertes régionales et rembourse les passagers dont les vols ont été annulés. L’entente trahit toutefois la promesse du gouvernement fédéral qui s’était engagé à soutenir les travailleurs du secteur du transport aérien touchés par la pandémie.
« Le gouvernement Trudeau s’était engagé à ce que toute aide financière destinée au secteur du transport aérien serve à soutenir directement les travailleurs. Cet accord conclu derrière des portes closes reflète plutôt nos pires craintes : une entente qui survient un an trop tard, sans transparence, et nettement insuffisante pour soutenir les milliers d’agents de bord encore affectés par les impacts de la pandémie », a déploré le président national du SCFP, Mark Hancock.
« Cette annonce est une bonne nouvelle pour nos 2000 membres qui travaillent toujours chez Air Canada et pour la stabilité de l’entreprise. Mais pourquoi avons-nous dû patienter 13 mois pour une entente qui laisse plus de 7500 de mes membres sans réponse et sans soutien du revenu », s’est étonné le président de la composante Air Canada du SCFP, Wesley Lesosky.
Selon Wesley Lesosky, la seule garantie d’emploi que contient l’entente, soit le maintien par Air Canada des niveaux de dotation en vigueur au premier avril 2021, est vide de sens, puisque la dotation était déjà presque assurée d’augmenter à mesure que l’été approche et que les efforts d’immunisation progressent partout au pays. « Bien franchement, c’est insultant », a-t-il lancé.
Le SCFP est également préoccupé par le manque de transparence entourant l’accord et par l’absence d’un siège pour un représentant du gouvernement fédéral au conseil d’administration d’Air Canada, une assurance que les gouvernements d’autres pays ont obtenue en échange des programmes d’aide consentis aux compagnies aériennes.