Mardi, le gouvernement du Parti saskatchewanais a présenté un budget d’austérité qui repose sur le financement du fédéral pour faire face aux répercussions de la COVID-19. Il y ferme les yeux sur sa propre responsabilité de fournir un financement stable et durable à la santé et à l’éducation.

C’est l’analyse qu’en fait la présidente du SCFP-Saskatchewan, Judy Henley : « À maintes reprises, le provincial prétend fournir un financement record, mais dans la plupart des cas, il reconnaît du même souffle qu’une grande partie de cet argent vient du fédéral. »

Protéger les travailleurs

Le budget 2021-2022 ne protège pas les travailleurs des effets économiques de la pandémie. Bien que le gouvernement provincial mentionne à maintes reprises des « investissements record », il étaie ces prétentions en incluant le financement du gouvernement fédéral. Le provincial s’attribue le mérite :

  • de 8 millions de dollars en financement fédéral dans des dépenses « record » de 18 millions de dollars en aide au revenu pour les personnes ayant un handicap;
  • et de 17 millions de dollars en financement fédéral dans des dépenses « record » de 39 millions de dollars pour l’immigration et la formation professionnelle.

« Le gouvernement provincial utilise les investissements du fédéral pour prétendre qu’il investit plus que jamais afin d’aider les travailleurs à affronter les effets négatifs de la pandémie, résume Mme Henley. Il prétend à tort qu’il aide les familles de travailleurs, alors qu’en réalité, il reporte cette responsabilité sur Justin Trudeau. »

En outre, le gouvernement provincial a annulé le programme de complément de salaire et il a fermé les yeux sur la nécessité de créer une politique de congé de maladie qui permette aux travailleurs de rester à la maison s’ils présentent des symptômes de la COVID-19. « On aurait plutôt dû améliorer le programme pour y inclure les travailleurs de première ligne qui en sont exclus depuis le début », estime Judy Henley.

Ignorer la crise des dépendances

Alors que le nombre de surdoses aux opioïdes a doublé en seulement un an, le provincial ferme les yeux sur cette crise et, une fois de plus, n’arrive pas à financer adéquatement le traitement des dépendances. Voici les graves lacunes du financement consacré au traitement des dépendances :

  • Il n’y a pas de véritable plan pour faire face à la crise. L’engagement à ajouter douze lits de traitement est le bienvenu, mais c’est bien loin d’être assez pour raccourcir les listes d’attente pour ces traitements qui peuvent sauver des vies.
  • Le provincial n’aborde pas la question de la perte inattendue du centre de traitement Pine Lodge, et il ne s’engage pas à aider financièrement celui-ci à se relocaliser.
  • Il n’y a aucun nouvel engagement pour financer les problèmes de santé mentale associés aux dépendances. Or, le traitement de ceux-ci est crucial pour vaincre la dépendance.

Aucun engagement pluriannuel dans l’éducation postsecondaire

Le budget ne prévoit aucun engagement de financement à long terme pour de nombreux secteurs qui en ont désespérément besoin. Par exemple :

  • Il n’y a rien pour les organisations communautaires, qui ont désespérément besoin d’un financement à long terme pour continuer à fournir des services à nos citoyens les plus vulnérables.
  • Le budget prévoit une enveloppe de 735 millions de dollars sur un an dans l’éducation postsecondaire, sans aucun engagement à financer les collèges et les universités de la Saskatchewan au-delà de cette année fiscale. (Un deuxième fonds créé pour s’attaquer aux problèmes en lien avec la COVID19 dans les universités ne dure que deux ans et ne s’engage à aucun financement de base pour les établissements au-delà de 2021.)

Des manques criants en santé malgré la pandémie

L’annonce de l’embauche de 90 préposés en soins continus pour améliorer les soins aux résidents des soins de longue durée et pour élargir les services de soins à domicile est insuffisante et bien en deçà de l’engagement pris par le Parti saskatchewanais, l’année dernière, d’en recruter 300.

« Compte tenu de la charge de travail chronique et des problèmes de pénurie de personnel auxquels ces préposés sont confrontés dans les établissements de soins de longue durée, et que nous sommes toujours en situation de pandémie, ce budget aurait dû trouver le moyen d’accélérer l’embauche de 300 préposés dès cette année, conclut Judy Henley. Nous devons garantir une dotation en personnel adéquate et sécuritaire pour soigner nos personnes âgées. »