Le gouvernement de l’Ontario a promis de régler la crise de la dotation en personnel dans les soins de longue durée (SLD). Or, un sondage réalisé cette semaine révèle que 94 pour cent des dirigeants syndicaux des 200 établissements de SLD représentés par le SCFP jugent que la situation s’est en fait aggravée.
L’Ontario affichait déjà le ratio employé-résident en SLD le plus faible du pays. Et le décret qui a limité les travailleurs à un seul lieu de travail a réduit considérablement la main-d’œuvre disponible.
« Au Québec, le recrutement va bon train pour pourvoir les 10 000 postes de préposés aux bénéficiaires annoncés par le gouvernement Legault », rappelle Candace Rennick, secrétaire-trésorière du SCFP-Ontario. « En outre, le Québec a fixé le salaire de départ à 25 dollars l’heure, avec avantages sociaux et régime de retraite, et il s’est engagé à favoriser le travail à temps plein. En Ontario, à ce jour, on n’a vu aucune publicité ou campagne pour recruter des préposés aux services de soutien à la personne, ni aucun plan du gouvernement ontarien pour faire transiter le secteur des SLD vers un modèle de travail à temps plein. Pendant que le gouvernement prend son temps pour s’attaquer à la crise, les dirigeants de notre syndicat dans les établissements de SLD signalent que la situation s’est aggravée et qu’elle n’est pas viable. »
Plus de la moitié de la main-d’œuvre en soins de longue durée travaille à temps partiel; la plupart des gens travaillent dans plusieurs établissements pour boucler leurs fins de mois. Même parmi les employés à temps plein, on en trouve beaucoup qui cumulent plus d’un emploi pour cette raison. La main-d’œuvre se compose à 85 pour cent de femmes et à 40 pour cent de chefs de famille monoparentale. Au printemps, le gouvernement a interdit au personnel de travailler dans de multiples installations, ce qui a considérablement aggravé une crise de dotation causée par un sous-financement constant.
« Quarante-sept établissements de soins de longue durée et 35 maisons de retraite sont touchés par une éclosion de COVID-19 et sont à peine en mesure d’y faire face », raconte Michael Hurley, président du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO-SCFP). « Ailleurs, les employés travaillent souvent de douze à seize heures par jour. Ça ne pourra pas durer bien longtemps encore. Nous avons besoin d’un plan concret du gouvernement pour recruter, offrir des emplois à plein temps avec avantages sociaux et régime de retraite, et augmenter les salaires dans toutes les professions. En rajustant uniquement le salaire des PSSP, comme le gouvernement l’a fait jusqu’en mars, on risque de pousser les infirmières auxiliaires autorisées à chercher un autre emploi. Certaines d’entre elles gagneraient à peine plus qu’un PSSP. »
Le SCFP représente 40 000 employés en soins de longue durée travaillant dans 200 établissements. Le sondage des dirigeants syndicaux a eu lieu le 6 octobre.