L’augmentation de salaire temporaire accordée par le gouvernement de l’Ontario aux préposés aux services de soutien à la personne (PSSP) marque un pas dans la bonne direction, mais il reste encore beaucoup à faire, selon la division ontarienne du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-Ontario) et le Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO).
Les PSSP œuvrant dans les soins à domicile et communautaires, les soins de longue durée, les hôpitaux publics et les services sociaux recevront une augmentation de deux ou trois dollars l’heure (selon le sous-secteur) jusqu’au 31 mars 2021.
« Cette annonce traduit la reconnaissance croissante de l’importance des PSSP dans la société », estime Candace Rennick, secrétaire-trésorière du SCFP-Ontario. « Ces travailleurs ont longtemps été sous-payés et sous-évalués. Il s’agit donc évidemment d’une évolution bien accueillie. Mais les salaires n’ont toujours été qu’une partie du problème. Il faudrait aussi s’attaquer à la réalité honteuse du travail à temps partiel, de l’absence d’avantages sociaux ou de congés de maladie et d’un nombre insuffisant d’heures de soins pour améliorer la qualité de vie. »
Le SCFP-Ontario et le CSHO expriment aussi des préoccupations concernant les collègues des PSSP qui n’ont pas droit à une augmentation.
« Il y a beaucoup d’autres membres du personnel travaillant dans les soins de longue durée, les hôpitaux et les services sociaux dont le travail est tout aussi sous-évalué, qui apportent eux aussi une contribution très précieuse et dont on devrait reconnaître le travail par une augmentation de salaire », explique Michael Hurley, président du CSHO. « Dans de nombreux établissements, cette augmentation aura pour effet d’effacer l’écart de salaire entre les PSSP et les infirmières auxiliaires autorisées. On peut s’attendre à ce que cela démoralise les IAA. Le gouvernement doit respecter la contribution de chacun en élargissant cette augmentation salariale à d’autres classes d’emplois. »
Le SCFP-Ontario, qui représente 280 000 travailleurs du secteur public, y compris en dehors du secteur de la santé, soulève d’autres inquiétudes quant à l’éventail de travailleurs de première ligne confrontés à des défis similaires à ceux des PSSP.
« Les travailleurs des services aux personnes ayant une déficience intellectuelle, ceux des refuges et d’autres membres des organismes communautaires sont également sous-payés et doivent composer avec la précarité d’emploi », rappelle le président du SCFP-Ontario, Fred Hahn. « Ces gens méritent cette augmentation eux aussi. En fait, tous les travailleurs méritent une augmentation permanente, un emploi à temps plein avec avantages sociaux et des congés de maladie. C’est donc une bonne première étape, pourvu que ce ne soit pas aussi la dernière. »