Dans les prochains mois, tout en luttant contre la pandémie, le gouvernement fédéral indiquera la voie qu’il entend suivre pour relancer l’économie du Canada. Le SCFP demande à Ottawa d’exclure la privatisation de son plan de relance, car le moyen le plus rapide, fiable et efficace de stimuler l’économie et de soutenir tout le monde en ces temps difficiles consiste à investir dans les programmes et les services publics.
Le SCFP vient de publier un document d’information qui démontre que les projets d’infrastructure entièrement publics sont les plus avantageux pour les travailleurs, les communautés et l’économie.
Le gouvernement libéral a annoncé que la Banque de l’infrastructure du Canada (BIC), qui permet aux entreprises de réaliser des profits grâce à la privatisation des infrastructures, jouera un rôle majeur dans son plan de relance économique. C’est une décision risquée qui est contraire à l’intérêt public.
Les coûts de la privatisation
On s’attend à ce que la plupart des projets de la BIC prennent la forme d’accords de privatisation à long terme connus sous le nom de partenariats public-privé (PPP). La BIC a reçu le mandat d’utiliser 35 milliards de dollars en fonds publics sur 11 ans pour inciter le secteur privé à financer, à acquérir et à exploiter des projets d’infrastructure verte qui doivent générer des revenus. Ce sont, par exemple, des projets touchant l’énergie renouvelable et les systèmes d’eau et d’égout, le transport en commun, les routes, les ponts et l’Internet haute vitesse.
Le développement de projets d’infrastructure sous forme de PPP ne fournira pas la stimulation économique dont on a cruellement besoin. Au lieu de cela, en concluant des PPP, les gouvernements seront liés par des contrats à long terme avec des entreprises privées qui pourraient faire doubler le coût des projets d’infrastructure sur 30 ans. Ces accords de privatisation, qui durent des décennies, sont coûteux et risqués. De plus, la reddition de comptes pose problème.
Une reprise publique
Le fédéral doit accélérer les investissements dans les infrastructures pour relancer l’économie tout en veillant à ce qu’ils soient utilisés pour régler les problèmes identifiés pendant la pandémie de COVID-19 et pour préparer le Canada pour l’avenir. La privatisation ne satisfait à aucun de ces critères. Une reprise publique menée par le gouvernement fédéral doit :
- investir dans des projets publics en octroyant des subventions ou un financement à faible coût pour des projets d’infrastructure.
- simplifier les investissements pour que les dépenses nécessaires dans les infrastructures soient faites rapidement, tout en veillant à la mise en place de mesures de contrôle pour que les communautés et les groupes en quête d’équité puissent en profiter.
- donner la priorité aux investissements verts qui sont détenus et exploités par les gouvernements, comme les énergies renouvelables.
- augmenter la part du gouvernement fédéral dans le financement des projets pour refléter les pressions financières extrêmes que subissent les provinces, les territoires et les municipalités.
- accorder la priorité aux infrastructures sociales dans des domaines comme la garde d’enfants, les soins de longue durée et le logement social, où une main-d’œuvre à prédominance féminine a été touchée de manière disproportionnée par la crise de la COVID-19.