Les travailleurs scolaires de tout l’Ontario condamnent la décision du Conseil scolaire catholique de York (YCDSB) de fermer ses bibliothèques scolaires et de licencier tous ses bibliotechniciens. Ils dénoncent cette décision aveugle qui nuira à la capacité des élèves à rattraper le retard scolaire encouru pendant les mois de fermeture des écoles.
« Le YCDSB est le seul conseil scolaire de la région du Grand Toronto à traiter de la sorte ses bibliothèques, ses élèves et son personnel », estime Mary DiFederico, présidente du SCFP 2331, le syndicat de près de 2 000 travailleurs en soutien administratif et pédagogique de ce conseil scolaire. « Cela devrait alarmer les parents et tous les intervenants de la communauté scolaire. »
« Les bibliothèques municipales ont rouvert, souligne-t-elle, et d’autres conseils scolaires ont gardé leurs bibliothèques ouvertes, quitte à limiter leurs activités. Mais le YCDSB et ses administrateurs semblent satisfaits de refuser à nos élèves tous les bienfaits qu’offrent les bibliothèques scolaires. »
Au début de septembre, une trentaine de bibliotechniciens ont repris le travail dans les écoles secondaires et élémentaires catholiques de York, avant de recevoir un avis de mise à pied le lundi 14 septembre . Le syndicat juge insensible cette manière de faire et le moment choisi. Les licenciements prennent effet dans deux semaines.
Mary DiFederico ajoute que la décision a pris tout le monde par surprise, parce que « ce n’est pas comme s’il n’y avait pas de travail à faire. Les bibliotechniciens tiennent un rôle essentiel : ils s’occupent des bases de données des écoles, ils assurent le suivi de l’équipement en circulation et ils aident les élèves et les parents à résoudre les problèmes de connexion au réseau scolaire. »
Elle précise même que le SCFP a offert de la flexibilité au YCDSB dans l’attribution de tâches supplémentaires aux bibliotechniciens, comme la supervision de la salle d’étude et le soutien administratif dans les bureaux des écoles. En outre, elle a contacté les administrateurs du YCDSB la semaine dernière, mais on lui a dit que les mises à pied ont été approuvées lors d’une réunion à huis clos au début de septembre.
« La réalité, c’est que le travail de ces bibliotechniciens demeure essentiel à la réussite et à la sécurité des élèves », a déclaré Laura Walton, présidente du Conseil des syndicats des conseils scolaires de l’Ontario (CSCSO) du SCFP, qui représente 55 000 travailleurs de l’éducation. « Le YCDSB n’a absolument aucune justification pour les licencier en ce moment crucial. »
« On n’a pas réduit les budgets; les écoles ne sont pas fermées. Et en matière de dotation en personnel, l’école a besoin de tout le monde. Il est absolument téméraire pour le YCDSB de se débarrasser de 30 travailleurs qualifiés et attentionnés, des gens qui connaissent bien les écoles et les élèves, alors que la COVID a tant compliqué la tâche du personnel scolaire. »
Le SCFP affirme qu’il combattra ces mises à pied dans le cadre du processus central de règlement des différends de la province, mais il exhorte les parents, les élèves et le personnel à exiger du YCDSB qu’il suive l’exemple des autres conseils scolaires en les annulant.
« Avec l’aide de nos alliés dans les écoles et la communauté, nous ne nous tairons pas tant que le conseil scolaire n’aura pas fait le nécessaire pour assurer aux bibliothèques de nos écoles les ressources et le personnel dont les élèves et les enseignants ont besoin afin de réussir cette année scolaire », conclut Mary DiFederico.