Alors que les universités de l’Ontario commencent à planifier leur réouverture dans le sillage de la pandémie de COVID-19, on dirait que la santé et la sécurité des travailleurs et des étudiants passent au second plan par rapport à d’autres considérations. C’est l’avertissement qu’a lancé jeudi David Simao, président du Comité de coordination des travailleurs universitaires du SCFP-Ontario (CCTUO).
« Nous constatons la même chose dans toute la province encore et encore, explique-t-il : les universités refusent de rencontrer leur comité mixte sur la santé et la sécurité au travail (CMSST) avant de rouvrir, encore plus de collaborer avec lui. » Le CCTUO parle au nom de plus de 30 000 travailleurs universitaires représentés par le SCFP en Ontario.
« En temps normal, ne pas consulter son CMSST, c’est très problématique; en pleine pandémie mondiale, c’est courir après la catastrophe », ajoute-t-il.
Les établissements postsecondaires de l’Ontario ont fermé leurs portes en mars, à la suite de la déclaration d’une pandémie mondiale par l’Organisation mondiale de la santé. Bien qu’on ait offert certains cours en virtuel, le gouvernement provincial et les universités ont fortement poussé pour un retour à l’apprentissage en présentiel dès septembre.
Selon David Simao, cette précipitation empêche les établissements d’accorder toute l’attention nécessaire à la sécurité du personnel et des étudiants.
« Tout projet de réouverture des universités pour l’apprentissage et la recherche en présentiel doit accorder la priorité numéro un à la santé et à la sécurité des étudiants et des travailleurs. Cela ne semble pas être le cas pour le moment. Les directives du gouvernement Ford au secteur universitaire manquent de clarté. Le nombre de CMSST consultés par les universités est minime. Et le mépris de la santé et de la sécurité des étudiants et des travailleurs affiché par certaines universités est tout simplement choquant. »
En l’absence de directives claires de la part du provincial, le président du SCFP-Ontario, Fred Hahn, exhorte les universités ontariennes à placer la santé et la sécurité du personnel et des étudiants au cœur de tout plan de réouverture.
« Lorsque les conditions de travail sont sûres, les conditions d’apprentissage le sont également, résume-t-il. La voie la plus efficace pour rouvrir nos universités en toute sécurité consiste en une collaboration significative entre les administrations et leurs travailleurs à travers les mécanismes qui ont toujours été disponibles pour promouvoir la santé et la sécurité, notamment les CMSST. »